L'Agriculteur de l'Aisne 11 avril 2021 a 15h00 | Par Gaetane Trichet

Le changement climatique expliqué aux élèves

Dans le cadre de l’opération Parcours d’éducation, de pratique et de sensibilisation à la culture (PEPS) proposée par la Région Hauts-de-France, Ombelliscience a abordé avec les élèves du lycée Colard Noël à Saint-Quentin la question du réchauffement climatique et ses conséquences sur les cours d’eau. Reportage.

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- © L'agriculteur de l'Aisne GT

Nous sommes au lycée professionnel de Colard Noël à Saint-Quentin, avec les élèves de première année de CAP pâtisserie. «Comment appelle-t-on les bords des rivières, que trouve-t-on dans une rivière, qu’est-ce qu’une zone inondable, une zone tampon, une crue...» voilà comment Bertrand Prévost, médiateur scientifique chez Ombelliscience, commence son approche sur le thème du réchauffement climatique et des cours d’eau. Les élèves, un peu timides, hésitent. Pourtant un se lance, puis deux et trois. La conversation est engagée. Pour étayer ses propos et rendre les échanges ludiques avec les élèves, Bertrand Prévost s’appuie sur une maquette itinérante et interactive intitulée Changement climatique, et nos rivières dans tout ça ? Les élèves ont découvert comment les rivières de notre territoire pourraient évoluer, comment la faune et la flore changeraient et surtout comment nos comportements peuvent influencer ces modifications.

Le permafrost inquiète les scientifiques

De nombreux habitats, industries et activités agricoles rejettent des gaz à effet de serre. Mais ce qui inquiète le plus les scientifiques, c’est la fonte du permafrost, zones gelées particulièrement présentes en Alaska et en Sibérie, qui pourrait s’avérer catastrophique. En effet, avec le réchauffement ces zones fondent et libèrent des quantités importantes de méthane faisant augmenter les températures. Bien plus que les vaches... Des virus emprisonnés dans les glaces depuis des milliers d’années pourraient également s’échapper et avoir un impact non négligeable sur la planète.

C’est pourquoi il est urgent de modifier les pratiques. Car aujourd’hui, selon Bertrand Prévost, «une baisse de 10 à 20 % de la pluviométrie est prévue dans les années à venir et la pluie sera concentrée sur l’automne et l’hiver uniquement, engendrant des sécheresses l’été, voire des canicules à répétition». Le réseau hydrographique sera donc modifié, en particulier la vie des poissons et des plantes aquatiques. «Le sandre, la perche, le brochet vont en profiter. En revanche, l’épinoche pourrait disparaître. Le niveau des rivières se réduira et les oiseaux, les chauves-souris... seront touchés à leur tour par le manque d’eau ou la disparition de leur habitat, laissant le champ libre, par exemple, aux moustiques vecteurs de maladies comme le chikungunya, la dengue,...».

En revanche, le niveau des océans augmentera avec la fonte des glaces et les habitants du nord de la région Hauts-de-France pourraient avoir les pieds dans l’eau. Un scénario catastrophe, mais est-il encore possible de limiter les dégâts ? «Des progrès ont déjà été réalisés par les industriels, les agriculteurs,... pour réduire les émissions ou les pollutions. Il est urgent que tous les citoyens continuent et amplifient le changement de leurs habitudes pour une planète plus saine».

Modifier ses comportements

De son côté, Solenne Volant, apprentie Ingénieure d'études à l’INRAE et en 4ème année à l’Ecole ISARA Lyon, a expliqué comment manger durable demain. Après un laïus sur la pollution et les dangers pour la biodiversité, elle a présenté quelques pistes pour nourrir toute la population de manière durable sans épuiser toutes les ressources et en évitant les famines. «Pour être durable, un produit doit répondre à trois critères : société, économie et environnement» a-t-elle rappelé avant d’intervenir sur l’alimentation en présentant les trois grands types d’agriculture, conventionnelle, bio et de conservation. Elle est revenue sur la baisse d’utilisation des produits phytosanitaires, sur le travail des agriculteurs avec les insectes auxiliaires, les OGM... Côté table, «manger plus durable passe par l’achat de produits locaux et de saison». Elle a ensuite détaillé les différents régimes alimentaires (vegan, végétarien...). Si certaines personnes en sont adeptes, ils n’apportent pas toutes les protéines nécessaires qui sont apportées par des compléments alimentaires... de synthèse comme l’a annoncé Bertrand Prévost.

Cette après-midi d’informations est la première de 2 autres qui se termineront par un travail de restitution de l’expérience acquise par les élèves au travers de vidéos courtes sur le changement climatique.

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