L'Agriculteur de l'Aisne 06 juin 2012 a 17h11 | Par Actuagri

Réforme de la Pac - lait - La FNPL propose un dispositif anti-crise

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Pour lutter contre l’instabilité des prix, la Fédération nationale des producteurs de lait propose la mise en place dans le cadre de la réforme de la Pac d’un mécanisme anti-crise. En cas de surproduction, des aides seraient accordées aux producteurs qui s’engagent dans une maîtrise des volumes. «On ne repartira pas dans un schéma où seule la France fera de la maîtrise de la production» a déclaré Thierry Roquefeuil, le président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), qui a présenté, le 5 juin à Paris, les propositions de son organisation pour lutter contre l’occurrence de crises laitières à l’avenir. La fin annoncée des quotas laitiers et la reprise de la production laitière dans l’ensemble de l’Union européenne expose et exposera de plus en plus les éleveurs aux caprices du marché. Pas question donc de retrouver le scénario de 2009 dans lequel les producteurs français avaient été les seuls dans l’Union européenne à réduire leur production, de l’ordre de 510 millions de litres, alors que les Allemands avaient augmenté la leur de 770 millions de litres. La FNPL entend mettre à profit la réforme de la Pac pour pousser ses propositions. Elle suggère de mettre en place au niveau européen un système d’aides pour les éleveurs qui jouent le jeu d’une limitation de la production. Autrement dit une aide leur serait accordée pour le lait qui n’est pas produit, sur la base du volontariat. Cette diminution de la production pourrait porter sur 2 à 4 % des volumes et pour une période limitée. En complément de l’aide individuelle, l’accès aux mécanismes d’intervention (stockage privé et public) serait réservé aux entreprises dont les producteurs se sont engagés dans la maîtrise. Le dispositif pourrait être financé par la réserve de 3,5 milliards d’euros prévus à cet effet en cas de crise dans le projet de réforme de la Pac. Thierry Roquefeuil considère que la Commission de Bruxelles ne pourrait qu’accueillir favorablement cette démarche puisqu’elle la suggère elle-même dans son projet. Quant au Parlement européen, appelé à se prononcer sur le projet de réforme de la Pac il devrait faire une proposition analogue.

Le piège de la convergence
Sur la réforme de la Pac elle-même, le président de la FNPL est très inquiet du positionnement de la Commission européenne sur la fin des références historiques et la convergence des aides «qui ne manquera pas d’avoir un impact sur les producteurs de lait». En effet, les premières simulations effectuées font ressortir qu’entre 20 000 et 25 000 producteurs perdraient plus de 100 €/ha, soit 30 €/1000 litres de lait environ. Outre la disparition totale du revenu pour certains, cette proposition si elle était appliquée ne manquerait pas d’aiguiser la compétition entre productions végétales et productions animales. «Elle serait fatale pour l’élevage» prédit Thierry Roquefeuil. Aussi la FNPL demande plus de progressivité dans sa mise en œuvre. Soit en surdotant les 50 premiers hectares des exploitations détenant un quota laitier, soit en introduisant une prime à la vache laitière en s’inspirant du dispositif PMTVA pour les vaches allaitantes. Voire en remettant en cause, du moins partiellement le credo de la convergence des aides. Quant au verdissement proposé par Dacian Ciolos, la FNPL le trouve trop contraignant et inadapté. Le taux de 30 % de l’aide verte devrait être revu à la baisse, estime-t-elle. Mais surtout elle souhaite assouplir la proposition qui réserve l’aide verte aux exploitations dont l’assolement comporte au moins trois cultures. Les systèmes herbe/maïs seraient exclus. «On marche sur la tête, fulmine Thierry Roquefeuil. Les éleveurs auraient l’obligation de retourner leurs prairies pour entrer dans une logique environnementale !». Heureusement le Commissaire Ciolos s’est montré ouvert à l’argumentation et réfléchit à des assouplissements.

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