L'Agriculteur de l'Aisne 25 novembre 2016 a 08h00 | Par Actuagri

Pour le CESE, les freins sont systémiques

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Saisi par le Gouvernement, le Conseil économique, social et environnemental a rendu un avis sur la transition agroécologique. Si l’institution met en valeur la capacité de l’agroécologie à répondre aux défis économique, alimentaire et sociétal, le groupe agriculture souligne un manque de considération pour une profession qui se renouvelle sans cesse malgré la crise. Face aux crises qui traversent le secteur agricole, l’agroécologie «répond à plusieurs défis, dont le défi social de la préservation des emplois agricoles», mais aussi celui, économique, «d’assurer la rentabilité des exploitations», et le défi sociétal, en apportant des garanties en matière de qualité alimentaire et environnementale, explique Cécile Claveirole, rapporteur de l’avis du Conseil économique, social et environnemental (Cese) sur les défis et les enjeux de la transition agroécologique. Présenté le 23 novembre, le texte avance plusieurs préconisations pour accélérer le développement de l’agroécologie. L’avis soulève ainsi la nécessité de renforcer les outils d’accompagnement collectif, d’accentuer la formation sur ces questions notamment dans les lycées agricoles, de mettre en cohérence les politiques publiques et de réorienter les soutiens de la PAC dans ce but, avec entre autres l’idée d’un fonds de garantie à destination des agriculteurs qui décideraient de se lancer dans des pratiques agroécologiques. Autre piste évoquée par le Cese, celle de la recherche : les travaux doivent être réorientés vers les filières émergentes, la diversité des cultures, la diversité génétique qui manquent aujourd’hui aux agriculteurs pour se lancer sereinement et à long terme dans l’agroécologie. Cécile Claveirole évoque à cet égard « un verrouillage sociotechnique». Le système actuel ne permettrait pas suffisamment l’accès aux semences, aux techniques, aux débouchés pour donner plus d’ampleur à l’agroécologie.

«Une occasion manquée», pour le groupe Agricultur

«Quand on est dans un processus dans lequel on est investi, dans un secteur aussi capitalisé que l’agriculture, il est difficile de se remettre en cause», évoque la rapporteure pour expliquer la réticence partielle de la profession agricole. Pour le groupe de l’Agriculture du Cese, qui s’est abstenu de voter l’avis, adopté l’après-midi, la profession est pourtant «engagée, depuis longtemps, dans des modes de production agroécologiques», écrit-il dans un communiqué diffusé avant le vote. Pour s’engager davantage dans la démarche, les agriculteurs ont besoin de «plus d’innovation, plus de recherche, plus d’expérimentation (…), renforcer les filières tout au long de la chaîne alimentaire (…) et un vrai projet agricole européen qui ne soit pas mené uniquement par le droit à la concurrence», ajoute leur document. «En réponse, voici un texte qui stigmatise une profession, qui propose plus de complexité et plus de réglementation», regrettent les représentants de la profession agricole qui se disent «déçus» et «attendaient mieux sur un sujet auquel ils croient». Les aspects positifs de l’avis ont été défendus devant l’assemblée du Cese par le ministre de l’Agriculture, en phase avec son mandat qui a fait de l’agroécologie l’une de ses priorités.

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