Point céréalier à la mi-campagne - L'export relais de croissance aux dépens de l'alimentation animale
Les nouveaux bilans prévisionnels établis à mi-campagne 2013 / 2014 par le Conseil céréales de FranceAgriMer pour la réunion le 12 février montrent un effritement des incorporations de céréales dans l'aliment du bétail heureusement compensé par la croissance des exportations.
Dans l'attente des bilans prévisionnels du Conseil céréales de FranceAgriMer qui se réunira le 12 février, quelques chiffres permettant de dresser un bilan au 1er janvier, après six mois de campagne 2013/2014, sont déjà disponibles. En premier lieu, la collecte a atteint pour l'ensemble des céréales sur cette période, 42,96 Mt contre 43,8 l'an dernier. Pour les principales céréales, elle se présente ainsi : blé tendre à 24,53 Mt contre 23,76 Mt l'an dernier, même date et à 9,26 Mt, contre 9,60 Mt l'an dernier pour le maïs. Avec 6,91 Mt, la collecte d'orge est inférieure de 340 000 t à celle réalisée au 1er janvier 2013. Les stocks de blé chez les organismes stockeurs, au 1er janvier, accusent un retard pour toutes les grandes céréales par rapport à la dernière campagne. Le stock de blé tendre atteint 9,38 Mt, en net retrait sur celui enregistré il y a 1 an, qui s'élevait à 10,57 Mt. On note le même recul pour l'orge, 3,25 Mt contre 4,6 Mt et le maïs, 5,52 Mt contre 6,19 Mt.

Aliments du bétail : nouveau recul annoncé
L'alimentation animale est, avec l'exportation, le principal débouché pour la production céréalière française. Au 1er janvier, les incorporations par les fabricants d'aliments du bétail (Fab) ont porté sur 4,98 Mt, toutes céréales confondues, soit une baisse de près de 4 % par rapport aux six premiers mois de la dernière campagne. Les incorporations de blé tendre ont régressé de 1,2 % avec 2,45 Mt, celles d'orge, de près de 8 % avec 648 000 t, tandis que les incorporations de maïs, à 1,5 Mt, reculent de 5,5 %. Cette baisse des utilisations s'inscrit dans celle des fabrications d'aliments qui ne cessent de s'accentuer. La comparaison sur une plus longue période, cinq mois de campagne, est révélatrice d'une tendance lourde à la baisse avec 8,38 Mt de céréales incorporées, soit - 1,9 %. Toutes les grandes catégories d'aliments sont touchées, l'aliment bovins s'en tirant le mieux par une quasi-stabilité (-0,6 %) grâce au développement du Mash (+12 %). Le porc ne sort pas d'une crise endémique qui se traduit par une baisse de 4,1 % des fabrications d'aliments spécifiques. Enfin, l'aliment volaille, qui représente le plus gros volume, abandonne 0,9 %. Rappelons que depuis 2001, la production française d'aliments du bétail a chuté de 10 % alors qu'elle a progressé dans d'autres pays de l'UE. Compte-tenu des difficultés de l'élevage des monogastriques, en particulier le porc, on pourrait assister pour l'exercice 2014 à un nouveau recul de l'ordre de 1,3 %.

Le maïs en retrait
Le plus grand motif de satisfaction pour le marché céréalier français est l'exportation. Si les statistiques douanières actuellement disponibles s'arrêtent au 1er décembre 2013, donc seulement cinq mois de campagne, elles n'en sont pas moins représentatives de la forte activité d'export française de céréales à paille depuis le début de la saison. Avec 6,87 Mt, dont 3,95 Mt à destination des pays tiers (majoritairement le Maghreb), nos ventes extérieures de blé ont progressé de 11,6 % par rapport à la période correspondante de 2012/2013. Les exportations d'orge ont atteint 2,68 Mt, soit + 23,7 %, dont 1,26 Mt à destination des pays tiers, +63 %. Le bilan maïs n'est pas aussi brillant, avec 2,53 Mt, - 2,6 %, cette baisse étant due aux sorties plus faibles vers l'UE , - 5,4 % avec 2,27 Mt, conséquence de la pression des importations en provenance des pays tiers sur nos traditionnels débouchés communautaires.
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