L'Agriculteur de l'Aisne 08 juin 2021 a 11h00 | Par Actuagri

La ruralité est menacée : mobilisons-nous le 12 juin !

Tribune de Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs et Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.

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- © L'agriculteur de l'Aisne

Dans une société perturbée par plus d’un an de pandémie, où chaque jour de nouvelles fractures apparaissent, l’écologie politique a une fâcheuse tendance à souffler sur les braises du feu qui couve dans notre monde rural. Avec en perspective les prochains rendez-vous électoraux, elle dégaine une nouvelle arme, celle de la stigmatisation et de la culpabilisation, s’arrogeant un rôle de juge sans appel. L’ennemi est identifié par ses pratiques, activités ou pensées et condamné sans autre forme de procès.

Depuis quelques mois, une nouvelle étape a été franchie.

Le Tour de France qui passionne le monde entier n’est pas écolo-compatible. Et si on annulait cette compétition plus que centenaire ? Le sapin de Noël qui illumine nos villes et fait rêver petits et grands est « un arbre mort ». La solution « en vert et contre tout »: supprimer cette tradition. C’est ce qu’a décidé le maire écologiste de Bordeaux.

Au tribunal vert, vous en prenez pour perpétuité ! Sur le banc des accusés, vous n’avez aucun droit à la défense… Pas de débat possible. Aucun aménagement de peine à espérer !

Nul n’est à l’abri. Vous pouvez ainsi vous retrouver placardé sur des affiches parce que vous êtes chasseurs, éleveurs ou céréaliers, ou encore ministre, intellectuel voire polémiste…

Votre tort ? Être de ceux qui agissent concrètement sur le terrain en aménageant les biotopes, préservant les espèces, en prenant soin du potentiel de nos terres, en entretenant nos pâtures, en vivant avec la nature au quotidien, tout simplement.

Il semblerait qu’il n’y ait qu’une voie pour défendre l’écologie dans notre pays : interdire ! Ceux qui nous imposent à marche forcée un nouveau modèle de société n’ont que ce mot à la bouche. Et il n’est pas possible d’échanger les idées, de débattre sur des pratiques, de proposer des marges d’évolution, de mesurer les progrès accomplis, de faire coïncider développement économique et écologie… d’être dans le « vrai monde » rural !

D’une transition écologique qui pourrait être rassembleuse et constructive, il n’est donc pas question…

Les chasseurs en ont déjà fait les frais. Les agriculteurs aussi. Mais, ne nous y trompons pas, ces censeurs s’attaqueront à toutes les composantes de la ruralité, en tentant de gommer ainsi les modes de vie, les métiers ou les identités d’un monde qu’ils ne connaissent pas.

Accuser les ruraux, considérés par les « élites » auto-proclamés comme des Français rétrogrades et réfractaires à la transition écologique ou agro-écologique, est devenu une ritournelle verte. Nous serions donc les seuls responsables des désordres climatiques, de la pollution de l’air et des sols, de l’érosion de la biodiversité, de la disparition de certaines espèces… !

Cette stigmatisation doit cesser. Le rôle des agriculteurs et des chasseurs doit être reconnu comme source de solutions face aux enjeux de demain, qu’ils soient climatiques, écologiques ou sociétaux.

Vivre la ruralité ce n’est pas être nostalgique du passé et opposé à toute évolution par principe. Au contraire, la ruralité est une chance pour la France. Mais ses acteurs ont plus que jamais besoin de signaux positifs face à une fracture territoriale et sociale qui creuse les inégalités en termes d’emplois, de numérique, d’autonomie énergétique, de mobilité… sans oublier l’accès aux soins que la pandémie de Covid 19 nous a tragiquement rappelé.

Choisissons de faire confiance à ces territoires et à tous ceux qui les font vivre. Et laissons « laissez respirer les ruraux » et écoutons leurs propositions.

Nous, les ruraux, avons les mêmes droits et devoirs que tout citoyen. Et nous pouvons mêmes être un maillon essentiel de cette cohésion nationale dont notre pays manque cruellement.

A quelques semaines d’échéances politiques majeures, les 30 % de Français qui vivent dans les territoires ruraux et tous ceux qui partagent nos valeurs pourront se faire entendre lors de la grande journée de mobilisation rurale, samedi 12 juin, lancée à l’initiative de la FNC (Fédération nationale des chasseurs) en partenariat avec la FNSEA (Fédération nationales des syndicats d’exploitants agricoles) et d’autres partenaires pour une ruralité unie et solidaire.

Dans un contexte sanitaire qui n’autorise pas encore les mobilisations physiques de grande ampleur, cette manifestation inédite sera hébergée sur une plateforme internet dès 9 h, ce 12 juin.

Cette première manifestation rurale en ligne doit nous rassembler, acteurs de la ruralité, fiers et passionnés.

Ensemble, nous devons revendiquer que notre mode de vie rural et nos identités sont une valeur d’avenir pour tous ; ruraux et urbains !

Défendons avec force nos valeurs et nos traditions, portons nos solutions pour une ruralité vivante et moderne.

Infos pratiques complémentaires :

Hashtag #LibertéRuralité pour la plateforme du 12 juin

Plateforme ouverte le 9 juin : https://www.liberteruralite.fr

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