Après la Pérégrination vers l’Occident et l’histoire de la coopérative légumière Expandis, voici Joseph Theurel, le nouvel ouvrage de Pierre Klein. Cet ancien agriculteur à Missy-les-Pierrepont dans l’Aisne, s’est en effet pris de passion pour raconter les aventures de personnages qui ont marqué l’histoire de la religion… d’autant que celui-ci est un de ses ancêtres. Explications.

Dans le cadre d’un diplôme supérieur en science et théologie des religions qu’il prépare depuis quelques années à l’institut catholique de Paris, Pierre Klein rédige son mémoire. «Mes professeurs ont estimé qu’il était publiable mais pas sous cette forme. Je l’ai donc complétement réécrit et enrichi» explique-t-il. Pour cela, il s’intéresse de très près à l’histoire de l’Église à partir du 18^ème siècle pour bien appréhender la situation au 19^ème siècle et comprendre pourquoi de jeunes enfants ont décidé qu’ils seraient un jour, missionnaires à l’étranger. Et en particulier Joseph Theurel.

Un héros de famille

Car oui, Joseph Theurel (1829-1868) est l’arrière-arrière grand-oncle de Pierre Klein. «Ma grand-mère m’en avait parlé lorsque j’étais enfant, à la manière d’un héros. Savoir que l’on a eu un ancêtre évêque de Hanoï, qui a subi des persécutions épouvantables, cela interpelle et fait à la fois rêver» se souvient l’écrivain. «J’ai voulu connaître sa vie, comprendre pourquoi, lui et tant d’autres issus de la ruralité, se sont lancés de tels défis». Joseph Theurel, fils de paysans catholiques de Franche-Comté, a été marqué par les héros morts en martyrs à la Révolution Française. Il décide de quitter ses parents en 1853 pour le Viet Nam. Sur place, l’empereur interdit toutes les religions et fait subir notamment aux missionnaires chrétiens, des supplices terribles et violents pouvant entraîner la mort. Vivant dans l’angoisse et obligé sans cesse de se dissimuler dans des endroits parfois improbables, Joseph Theurel a poursuivi sa mission : sauver le plus d’âmes possible en les baptisant.

Des courriers retrouvés

Lorsqu’il parle de son livre, Pierre Klein est intarissable et enthousiaste, il réussit à vous transporter et à vous faire imaginer la dure réalité des missionnaires du Viet Nam au 19^ème siècle.  «Je me suis plongé dans les archives. D’abord dans la biographie de l’abbé Morey, seule source disponible sur la jeunesse de Joseph. Puis je me suis rendu à l’Institut de recherche France-Asie, en charge d’un très riche patrimoine historique des Missions Etrangères de Paris, notamment de courriers émouvants. J’y ai trouvé de nombreuses lettres de Joseph à ses parents, à ses frères et sœurs. J’ai également eu la chance de me rendre au Vatican et d’avoir accès aux archives de la Congrégation pour la propagation de la foi» se réjouit-il. Ce sont surtout les lettres conservées par sa grand-mère, Marguerite Klein-Limasset, la petite nièce de Joseph Theurel qui lui ont permis de suivre l’aventure héroïque de ce missionnaire. «Ces courriers ont été confiés aux Archives des Missions Etrangères à Paris. C’est grâce à elle que j’ai pu les lire bien des années plus tard»… et rédiger ce livre qui marie habilement narration et extraits de missives poignants, détaillant la volonté, la force et le courage de ces missionnaires.

Vers un deuxième prix littéraire ?

Le premier livre de Pierre Klein, la Pérégrination vers l’Occident, a connu un réel succès. Il a même reçu le Prix littéraire de l’œuvre d’Orient qui récompense un ouvrage traitant avec espérance de la situation des chrétiens en Orient. «Alternant entre le récit d’aventure de deux moines ouïghours nestoriens, l’histoire de l’Empire mongol, et celle de l’Église d’Orient, Pierre Klein nous transporte au cœur des routes de la soie du XIIIe siècle. Une histoire fascinante méconnue en Occident. Un récit riche, tant sur les plans historiques, culturels et religieux que sur l’optimisme et l’espoir qui en émanent» peut-on lire sur œuvre-orient.fr

Si Pierre Klein est fier de cette distinction pour son premier ouvrage, il se dit flatté aujourd’hui d’avoir la préface de son livre sur Joseph Theurel, rédigée par Catherine Marin, historienne des missions. «Cette professeur spécialiste des missions notamment au Viet Nam, m’a encouragé et m’a dit de tenir bon pour sortir mon livre que je classerai entre le récit et l’essai». En attendant de savoir si ce livre recevra un prix, Pierre Klein, qui tout petit a rêvé d’avoir son nom dans les librairies, a déjà en tête un quatrième sujet qu’il veut coucher sur du papier. A suivre donc…