L'Agriculteur de l'Aisne 18 janvier 2013 a 11h50 | Par Gaetane Trichet

Colloque - La France à l’heure des comptes !

Abonnez-vous Reagir Imprimer
Jean-François Capelle, président de CERFRANCE NEIDF
Jean-François Capelle, président de CERFRANCE NEIDF - © l'agriculteur de l'aisne
Le colloque pour les adhérents de CERFRANCE Nord Est-Ile de France a lieu cette année le 29 janvier  à Reims au Caveau de Castelneau, avec pour thème «la France à l’heure des comptes !». Qu’est-ce qui vous a amené à choisir ce sujet ?
CERFRANCE Nord Est – Ile de France est un organisme de conseil et de comptabilité qui a pour mission de conseiller les acteurs économiques de son territoire sur la bonne gestion de leur entreprise.Si les entreprises se doivent d’être vigilantes sur leur propre gestion, elles doivent également être attentives à l’environnement dans lequel elles évoluent car celui-ci peut impacter directement leurs résultats et donc leur avenir.A cet égard, la convergence simultanée de plusieurs indicateurs alarmants sur la situation budgétaire et bilantielle de la France m’ont conduit à penser qu’il pouvait être utile d’attirer l’attention de nos clients sur les risques potentiels de cette situation.

A quels indicateurs faites-vous allusion ?
On peut décrire la situation financière du pays en utilisant les mêmes outils que ceux dont on se sert pour les comptes des entreprises privées, à savoir un bilan et un compte d’exploitation.Avec 1 800 milliards de dettes à son passif, le bilan de l’entreprise France est très alarmant. Le compte d’exploitation n’est pas meilleur puisque le déficit budgétaire en 2012 est de l’ordre de 90 milliards d’euros ! Si on additionne ce déficit, les intérêts payés et les remboursements des prêts antérieurs venant à échéance, l’entreprise France va devoir emprunter 200 milliards d’euros sur les marchés en 2013 !Si ces chiffres peuvent nous paraître abstraits tellement ils sont importants, ce qu’il faut bien comprendre, c’est que nous sommes dans l’incapacité de rembourser notre dette antérieure ni même d’en payer les intérêts avec nos propres ressources budgétaires et que nous sommes donc obligés d’emprunter à nouveau pour rembourser !C’est un cercle vicieux dont nous ne sortirons au mieux qu’en 2017, voire 2018 si les prévisions de retour à l’équilibre budgétaire se vérifient.C’est alors  seulement que nous pourrons commencer à envisager le remboursement de notre dette qui entre temps aura continué à s’accroître en valeur absolue.

Quel est le risque principal de cette situation ?
Le risque principal c’est que les marchés perdent confiance dans notre capacité de rembourser un jour nos dettes et fassent monter la prime de risque, c’est-à-dire les taux d’intérêt.C’est ce qui s’est passé en Grèce et plus récemment en Espagne et en Italie qui ont dû faire face à une véritable flambée de leurs taux d’intérêt.La France bénéficie actuellement de ce que je qualifierais «un état de grâce par défaut» : hormis en Allemagne et dans quelques pays de l’Europe du Nord, les financiers ne savent pas où placer leurs liquidités et faute de mieux ils se bousculent pour acheter de la dette française ce qui fait baisser les taux d’intérêt.C’est un véritable paradoxe : la situation financière du pays a rarement été aussi mauvaise et les taux auxquels elle emprunte n’ont jamais été aussi bas !Mais, cette situation pourrait ne pas durer et comporte un risque majeur : compte tenu des volumes qu’elle doit emprunter sur les marchés, la France ne pourrait pas supporter une hausse brutale des taux d’intérêt.

Quelles sont les solutions selon vous ?
C’est justement le sujet de notre colloque. Quelles solutions la France peut-elle mettre en œuvre pour éviter la faillite ?Ce sera à notre invité François de Closets de répondre. Je pense qu’il le fera sans détour et sans langue de bois, comme à son habitude.Des solutions existent certainement. Il serait peut-être opportun de profiter de la relative accalmie financière pour les mettre en œuvre, avant que les marchés ne nous imposent de le faire dans l’urgence et sous la contrainte.
Vous avez choisi pour votre colloque un sujet économique et politique, quel lien faites-vous avec l’agriculture dans ce cadre ?
L’état des finances de la France intéresse au plus haut point l’Agriculture.Je rappelle que l’équilibre des comptes de la plupart de nos exploitations est très dépendant de la politique agricole commune et en particulier des primes PAC.Si l’état des finances de la France se dégrade, nos gouvernants pourraient être tentés de réduire les budgets européens consacrés à l’Agriculture, sans même parler de la hausse constante de la pression fiscale et sociale.

Votre colloque cette année, aura lieu à Reims au Caveau de Castelneau. Pourquoi avoir choisi la Marne pour réunir vos adhérents ?
CERFRANCE Nord Est - Ile de France exerce maintenant son activité sur les quatre départements que sont l’Aisne, la Seine et Marne, les Ardennes et la Marne.Nous avons une agence à Reims depuis plus de deux ans et nous allons en ouvrir une deuxième à Dormans dans les prochaines semaines.Il est donc tout naturel que nous tenions notre colloque à Reims qui est un peu devenu le centre géographique de notre groupe.

La France à l’heure des comptes ! Et CERFRANCE Nord Est - Ile de France à l’heure des comptes ? Comment se porte votre entreprise et comment traverse-t-elle lacrise ?
CERFRANCE Nord Est – Ile de France va bien. Nous poursuivons notre développement à la fois en augmentant notre nombre d’adhérents et également par croissance externe.Nous sommes particulièrement fiers d’avoir enregistré en solde net l’adhésion de près de 200 nouveaux adhérents en 2012 dont plus de 25 agriculteurs et viticulteurs.Nous constatons également que beaucoup de cabinets d’experts comptables privés souhaitent nous rejoindre.C’est ainsi qu’en 2012, trois nouveaux cabinets ont décidé de nous transférer leurs activités.Grâce aux synergies mises en œuvre, cette croissance nous permet d’améliorer nos résultats et surtout de renforcer notre expertise et notre compétence.Notre objectif reste de proposer à nos adhérents un conseil de très haut niveau à un coût le plus maîtrisé possible.

Réagissez à cet article

Attention, vous devez être connecté en tant que
membre du site pour saisir un commentaire.

Connectez-vous Créez un compte ou

Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Agriculteur de l'Aisne se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,

L'Agriculteur de l'Aisne
La couverture du journal L'Agriculteur de l'Aisne n°2338 | septembre 2023

Dernier numéro
N° 2338 | septembre 2023

Edition de la semaineAnciens numérosABONNEZ-VOUS