L'Agriculteur de l'Aisne 19 avril 2021 a 11h00 | Par Actuagri

Céréales : un marché mondial toujours tendu

La campagne s’achève dans l’hémisphère nord avec comme horizon des marchés dynamiques pendant de longs mois dont la France pourrait être en partie exclue.

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- © L'agriculteur de l'Aisne GT

 

Le dernier conseil spécialisé «grandes cultures» de FranceAgriMer (FAM) a actualisé les bilans de campagne 2020-2021 des quatre principales céréales françaises (blé, orge, maïs et blé dur). Pour cela, il a pris en compte les dernières tendances observées sur les marchés et notamment l’évolution des cours des céréales françaises et de leur compétitivité relative dans l’Union européenne et par rapport aux pays tiers. Sur le fond, rien n’a changé depuis un mois.

Maïs français convoité

Vers les pays tiers, les quantités de céréales exportées ont une nouvelle fois été réévaluées en hausse. Toutefois, notre pays manque toujours de grains pour saisir les nombreuses opportunités de marché à l’export. Selon FAM, la France expédierait 7,55 millions de tonnes (Mt) (+ 100 000 t en un mois) de blé et 3,25 Mt d’orge (+ 50 000 t) d’ici fin juin. A contrario, les objectifs de ventes de blé (5,63 Mt) sur le marché européen et d’orges (2,43 Mt) sont de nouveau revus en baisse : respectivement -180 000 t et – 65 000 t sur un mois. En conséquence, le maïs français est la seule céréale particulièrement convoitée sur le marché européen. Les exportations (3,821 Mt ; +86 000 t sur un mois) sont les plus élevées depuis quatre ans. Durant le mois de mars, l’évolution des prix des céréales a encore influé aussi sur leur emploi. Le cours élevé du maïs rend son utilisation moins intéressante pour fabriquer des aliments. Si bien que 4,55 Mt de blé seront transformées d’ici fin juin (+ 50 00 t sur un mois) aux dépens du maïs (3,10 Mt ; - 50 000 t).

Orge en baisse

A trois mois de la prochaine campagne 2021-2022, celle-ci s’annonce d’ores et déjà très tendue. Aucune marge de manœuvre en vue, question volume. C’est pourquoi les prix sur les marchés physiques et à terme (euronext- échéance septembre 2021) sont bien plus élevés que l’an passé à la même période. Les quantités de blé utilisées pour la consommation humaine et la transformation en aliments pour animaux devraient augmenter dans le monde de 26 Mt. Or la production mondiale de blé ne croîtrait que de 15 Mt pour atteindre 790 Mt. La Russie (77 Mt ; -9,9 Mt sur un an) et l’Australie (25 Mt ; - 8 Mt) n’ont pas de raison de renouveler leurs records de campagne 2020-2021. Tandis que la récolte de l’UE à Vingt-sept (137 Mt) sera simplement en phase avec son potentiel de production des années passées. Pour l’orge, la production mondiale s’annonce d’ores et déjà en baisse de 5 Mt (154 Mt) alors que la consommation resterait inchangée.

Sécheresse au Brésil

Aussi, les opérateurs ne manquent pas de réagir au moindre signal défavorable, par exemple, lorsque l’USDA a annoncé que la surface américaine cultivée en maïs (36,9 millions d’hectares – Mha) serait quasiment identique à celle de l’an passé et non pas en hausse. En fait, les farmers ont choisi de cultiver 18,8 Mha de blé (+4,6 % sur un an) et de privilégier la culture de soja (35,5 Mha; + 5.4 %). Depuis ces annonces, l’atmosphère s’est détendue. Les prix ont de nouveau reflué tout en restant des niveaux élevés. Le mouvement avait été initié courant mars par la taxe à l’export imposée par la Russie et par les bonnes conditions de cultures d’hiver dans l’hémisphère nord à la sortie de l’hiver, selon FAM. Par ailleurs L’El Nina touche à sa fin dans l’hémisphère sud.

Les agriculteurs australiens vont emblaver sur des terres bien arrosées. Toutefois, la sécheresse compromet au Brésil la récolte de la safrinha*. Dans le même temps, les pays exportateurs prennent le relais de leurs concurrents de l’hémisphère nord. L’Australie parvient notamment à écouler à des prix élevés sa récolte record de blé en Indonésie (1er débouché) et en Chine (1,1 Mt).  Elle a aussi vendu 3,8 Mt d’orge à l’Arabie saoudite (1,4 Mt) et au Japon (641 000 t).

 

*Le maïs safrinha est produit pendant la période hivernale de février à juillet en deuxième culture, après le soja par exemple.

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