L'Agriculteur de l'Aisne 12 janvier 2012 a 14h53 | Par Agrapresse

Céréales - Orama dénonce la politique incohérente de la France

Le 10 janvier, lors d’une conférence de presse annonçant le sommet du végétal les 18 et 19 janvier prochain, Orama a regretté le décalage entre les mesures prises par le gouvernement et les engagements pris lors du G20 concernant la hausse de la productivité mondiale.

Abonnez-vous Reagir Imprimer
Philippe Pinta
Philippe Pinta - © l'agriculteur de l'aisne

«Le G20 nous a rappelé qu’il faut produire plus, partout dans le monde. Mais pour ça, il faut que la France et l’Europe prenne aussi sa part de responsabilité», a lancé Philippe Pinta, président d’Orama lors de la conférence du 10 janvier dernier. A l’origine de cette remontrance, la volonté du gouvernement d’interdire la culture de l’OGM Mon 810. «Derrière une décision arbitrale de la commission européenne, on regrette de ne pas avoir eu un gouvernement qui ait saisi l’opportunité pour reprendre le dialogue sur le sujet», déplore Philippe Pinta, ajoutant que le rejet d’une reprise de discussions «est scandaleux, et trahit un manque de respect envers le travail effectué sur le sujet». Pire, selon Orama, les Faucheurs volontaires reçus au ministère de l’Ecologie le 20 décembre dernier représente un véritable affront pour tous les agriculteurs. «Je ne vous cache pas qu’il est intolérable pour nous de voir le ministère de l’environnement recevoir les faucheurs. Quand le monde agricole voit cela, il se demande ce qui l’empêcherait d’emprunter la même stratégie», a prévenu Philipe Pinta, tout en précisant qu’Orama «condamne» ces agissements. Mais c’est surtout l’incohérence de la politique française qui inquiète les organisations membres d’Orama. Alors que la culture OGM connaît un nouveau revers en France, «tout est fait pour que l’on puisse importer des éléments génétiquement modifiés des pays étrangers», insiste Philipe Pinta, fustigeant «l’obstination du gouvernement à évacuer le sujet, simplement parce qu’il est très gênant en cette période de campagne présidentielle».

 

- © l'agriculteur de l'aisne

La nouvelle Pac freinerait la production
Une incohérence qui dépasse d’ailleurs le seul sujet des OGM, estime Orama. Sur la réforme de la Pac par exemple, l’Union de producteurs regrette des mesures qui vont à l’encontre du but annoncé de la politique européenne. «Nous sommes complètement d’accord sur l’idée qu’il faut augmenter la productivité comme indiqué en préambule des propositions, mais les compositions techniques des avancées de la Pac partent complètement à l’envers !», s’étonne Philippe Pinta. Les compositions techniques font ici référence au verdissement déjà dénoncé à plusieurs reprises, mais aussi aux 7% de surfaces d’intérêt écologique qui seraient imposés par la nouvelle Pac. «Au delà de 3%, il s’agit en réalité d’une jachère déguisée», estime Orama, «un parti pris injustifiable de non-production», juge-t-il. Même constat en ce qui concerne « la sanctuarisation de toutes les prairies permanentes (qui) ne peut que jouer contre les terres labourables», prédit le président d’Orama. Un amoncellement de décisions qui iraient donc à l’encontre du «devoir de produire d’avantage» que se donnent les producteurs des grandes cultures. «L’agriculture et l’agroalimentaire représentent le 3ème secteur positif de notre balance commercial», rappelle Philippe Pinta, affirmant qu’«il faut s’inscrire dans la croissance et non dans la décroissance pour sortir de la crise».

Réagissez à cet article

Attention, vous devez être connecté en tant que
membre du site pour saisir un commentaire.

Connectez-vous Créez un compte ou

Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Agriculteur de l'Aisne se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,

L'Agriculteur de l'Aisne
La couverture du journal L'Agriculteur de l'Aisne n°2338 | septembre 2023

Dernier numéro
N° 2338 | septembre 2023

Edition de la semaineAnciens numérosABONNEZ-VOUS