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N°2109 (08)

26 février 2021 | Semaine 08 2109
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L'édito

Charlotte Vassant

Secrétaire générale de l’USAA

Quand la Serre, l’Oise, l’Aisne et la Marne entrent en crue, c’est un véritable tsunami qui se crée sur nos terres agricoles. Sur un tweet de Christiane Lambert, Paris se voit inonder par les ondes pour faire reconnaître tous les services que l’agriculture rend aux Parisiens dans le silence. Nous sauvons des vies dans les villages, les villes et la capitale des eaux dans l’indifférence la plus générale. L’eau a atteint des débits de 240 m3/s. Le m3 s’est déplacé à 70 % de la vitesse du mur du son pour se jeter dans la mer. L’eau a fait fuir toute la biodiversité, et en moins d’une journée, l’équivalent de 2 fois notre consommation annuelle nécessaire à l’irrigation de notre département a rejoint la mer sans que l’on ne puisse remplir une réserve ! L’eau est venue envahir 20 000 ha dans le département, l’équivalent de la consommation d’eau potable axonaise annuelle et elle s’est étalée sur des kilomètres carrés. Mais comme tout tsunami, l’eau repart à la rivière, emportant avec elle, nos terres les plus fertiles. Rien n’a été étudié pour que l’effet chasse d’eau fonctionne correctement car nous sommes sur des nouveaux niveaux administratifs. De mémoire d’anciens, on n’avait pas connu ça et les noms des parcelles ne l’évoquaient pas du tout. Le manque d’entretien des fossés et des cours d’eau, l’érosion des merlons n’ont fait qu’augmenter ces phénomènes. La suppression des seuils à marche forcée, sans étude hydraulique préalable au nom de la continuité écologique en faisant abstraction de tout l’historique depuis l’ère gallo-romaine. Nous demandons une véritable prise en compte des dommages causés à notre agriculture, une compensation des dégâts irréversibles créés à nos champs et nos pâtures qui ne permettront pas de récolter le fruit de notre travail. Nous témoignons dans l’Agriculteur de l’Aisne notre ressenti d’agriculteur (lire en page 3).

Nous réclamons une véritable gestion dynamique de l’eau en temps réel et une prise en compte des services rendus pour éviter ces raz-demarée ! Nous demandons enfin la possibilité de créer des retenues d’eaux excédentaires, pour préserver les citoyens et leurs biens, avec la possibilité de réutiliser cette eau pour arroser nos cultures et nos fourrages.

L'Agriculteur de l'Aisne
La couverture du journal L'Agriculteur de l'Aisne n°2338 | septembre 2023

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