L'édito
Ne sacrifions pas la
création de valeur ajoutée
La volatilité est, aujourd’hui, installée dans notre quotidien ; les cours de certains produits varient autant en une journée, qu’auparavant en une année. Même le ciel s’y est mis, nous apportant des épisodes climatiques de plus en plus extrêmes.
Dans notre métier d’agriculteur, c’est une donnée qui complique sérieusement, à la fois la gestion au quotidien, mais aussi la réflexion stratégique sur nos exploitations. Nous devons être attentifs à l’appréhender sans tout sacrifier au court terme.
Mais nos responsables politiques ont également un rôle primordial à jouer sur le sujet ; d’abord, ils feraient bien de ne pas abandonner un certain nombre d’outils de politique publique qui, déjà au temps des pharaons, avaient fait leurs preuves : je veux parler, en particulier, des stocks stratégiques.
Et puis, dans une conjoncture où certaines productions arrivent à mieux tirer leur épingle du jeu, qu’ils n’oublient pas que d’autres, moins bien loties économiquement, sont également soumises à des contraintes grandissantes, la plupart du temps imposées par le puissance publique, qui les étouffe.
Je veux parler des productions animales et des productions végétales spécialisées, légumières en particulier.
Empilement de normes et contraintes sociales, environnementales, de bien-être animal qui découragent les plus entreprenants d’entre nous.
Dans notre société du principe de précaution, il est temps de passer de la sur-estimation du risque au droit à l’erreur. Il en va de la création de la valeur ajoutée dans notre département, donc de sa richesse, donc de son aménagement et de sa vie, tout simplement.
Laissez-nous respirer
et entreprendre !
Henri Brichart,
Président de la Fédération nationale des producteurs de lait