L'édito
Charlotte Vassant, Présidente de l'USAA
"Déroger aux CIPAN face à la sécheresse du siècle"
Nous affrontons cette année la pire sécheresse depuis 1959.
Avec un tel manque d’eau qui perdure depuis le mois d’avril, toutes nos techniques innovantes sont mises à sec. Nous faisons donc face à des maïs ensilage qui se révèlent très mauvais, à des paillassons en guise de pâtures, à des betteraves qui doivent lutter contre le manque d’eau et sortir le plus de sucre possible, à des dérobées implantées sur terres battues et à des pommes de terre comme du maïs grain qui s’annoncent avec des baisses de rendement d’au moins 20 %.
Alors que le département de l’Aisne reprenait son leadership dans la production de colza avec des résultats en nette hausse après 5 années de spirale descendante. Les commandes de semences étaient en hausse. Malheureusement, les semis ne se passent pas comme prévus à cause d’un sol devenu trop sec sur 2 mètres de profondeur.
Chaque agriculteur tente sa chance dès que les moyens agronomiques lui permettent de le faire. Mais pour beaucoup, l’outil ne rentre pas dans la terre et faire germer un colza fort avant la sortie de l’hiver se révèle être une mission impossible. Il en est de même pour les semis de CIPAN et de SIE. L’un oblige le travail et l’autre réclame en plus le résultat d’une levée homogène et sans accros. Mais rien à faire, le travail est impossible et nous ne pouvons nous résoudre à travailler en pure perte pour réaliser un semis inutile. Un non sens agronomique mais aussi environnemental !
Aucun changement de lune n’est prévu, de même que les radars météo à 4 semaines. Nous demandons donc une dérogation au semis et à la levée. Les semis administratifs, ça suffit.
Nous réclamons ces dérogations pour que chacun puisse ouvrir le parapluie en cas de soleil !
Le département de l’Aisne ne doit pas faire les frais de contrôles sans couverture.