L'Agriculteur de l'Aisne 15 septembre 2011 a 13h37 | Par Actuagri

Sylvie Brunel - Petite leçon de communication aux maïsiculteurs et autres agriculteurs

Les maïsiculteurs viennent de se réunir à Grenoble pour deux journées de réflexion. A cette occasion, ils ont souhaité recueillir l’avis de Sylvie Brunel, géographe et économiste, sur l’état de leurs relations avec les consommateurs.

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Sylvie Brunel, géographe, économiste et écrivain est venue plancher devant les maïsiculteurs, réunis par l’organisation MAIZ'EUROP, à Grenoble, le 7 septembre dernier. Le sujet de son intervention : «l’enjeu alimentaire et énergétique. Un défi pour l’agriculture, un défi pour le maïs». Le maïs est à la fois la plante la plus cultivée (dans 150 pays) et la plus consommée dans le monde. Sa rentabilité a été multipliée par quatre en 25 ans. Pour Sylvie Brunel : «on oublie de tenir compte de ses gains de productivité». Cette plante «a toujours suscité de véritables passions. C’est une plante conquérante au Sud». Sylvie Brunel souligne : «l’Argentine veut faire de son pays une mer de maïs». Mais elle ajoute : «le maïs est une plante contestée au Nord. En fait, on a oublié la peur de manquer. On reproche au maïs de consommer trop d’eau et de fermer les paysages, d’être l’instrument du diable. Il y a au Nord de véritables détestations du maïs». Selon Sylvie Brunel, «il faudrait moderniser les filières au Sud. Les villes et le bétail y sont nourris avec du maïs importé. Un tiers des récoltes de maïs y est perdu». S’agissant du développement durable, la géographe indique : «l’agriculture doit tenir compte de ce nouveau mot d’ordre». Pour elle, «les professionnels ont un choix à faire : subir ou agir. Il faut avoir une stratégie d’anticipation et de préemption du discours écologique. L’agriculteur doit montrer qu’il est le meilleur ami de la nature. Il faut que l’agriculteur redresse la tête. Le monde agricole doit fournir ses indicateurs», martèle encore Sylvie Brunel. «Il faut montrer que l’agriculture apporte des solutions».

Maïs attitude
Sylvie Brunel rappelle aussi «qu’il y a peu de plantes qui aient le potentiel du maïs. Elle sert à tout». Quant aux paysages, la géographe note que «le maïs peut relever le défi». Elle cite les labyrinthes créés pour jouer, mais aussi les stocks d’eau qui, non seulement servent aux agriculteurs, mais peuvent permettre des activités sportives. Pour elle, «il faut développer la maïs attitude». Elle note : «il faut utiliser des slogans. Chaque fois que vous entendez quelque chose de faux, il faut rétablir la vérité». Puis elle insiste : «il ne faut jamais rien laisser passer. Mais il ne faut jamais se montrer agressif ni violent, sinon vous perdez tout de suite». S’appuyant sur ses 15 ans passés au sein d’ONG, Sylvie Brunel ajoute que «dans le monde des ONG, on ne dit jamais du mal de la voisine sinon on a peur que les gens généralisent. Les ONG se sentent investies d’une mission sociétale. Il faut agir comme eux. Il faut informer dans les écoles, il faut emmener les urbains dans les champs. Il faut que vous deveniez des ambassadeurs. Il ne faut pas compter sur des leaders». Enfin, elle se risque : «il faudrait «Disneylandiser» votre discours. Les urbains veulent comprendre mais ils n’ont pas toutes les données».

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