L'Agriculteur de l'Aisne 14 février 2013 a 14h46 | Par Actuagri

Scandale de la viande - Bruxelles propose un renforcement des contrôles

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Lors de la réunion informelle des ministres de l’Agriculture sur le scandale de la viande, le 13 février, la Commission de Bruxelles a proposé de déclencher deux séries de tests, d’abord des tests ADN sur les produits transformés à base de viande de bœuf et d’autres pour vérifier que la viande de cheval n’est pas impropre à la consommation sur le plan sanitaire.A la demande de la France et du Royaume-Uni, une réunion informelle des ministres de l’Agriculture concernés par la fraude à l’étiquetage de la viande s’est tenue, en urgence, le 13 février. Y participaient donc Stéphane Le Foll et le ministre délégué à la consommation Benoît Hamon pour la France, Owen Paterson, le ministre britannique de l’Agriculture ainsi que leurs homologues irlandais, luxembourgeois, polonais, suédois et roumain en présence du Commissaire européen à la Santé et à la Politique des consommateurs, Tonio Borg. Celui-ci a surtout insisté sur le fait que ce scandale relevait davantage d’une fraude sur la nature de la viande qu’un défaut de traçabilité. En d’autres termes la traçabilité des viandes transformées n’aurait pas empêché une substitution des étiquettes. Aussi, son plan recommande à l’ensemble des Etats membres de procéder à des tests ADN sur les produits à base de bœuf. Il s’agirait dans un premier temps d’effectuer 2500 tests ADN dans les trois mois qui viennent. Les Etats membres les plus importants comme la Pologne, l’Espagne, l’Italie ou la France devraient en faire 200 chacun. Tonio Borg qui est aussi en charge de la santé humaine veut s’assurer aussi que la viande de cheval ne contient pas de phénylbutazone, un anti-inflammatoire pour les chevaux qui rendrait la viande impropre à la consommation. Aussi propose-t-il de réaliser 4000 tests sur la détection de l’inflammatoire afin d’évaluer un éventuel risque sanitaire dont 2500 sur la viande chevaline produite dans l’Union européenne et 1500 sur la viande importée principalement du Canada, du Mexique ou de l’Argentine. Sur les quelque 110 000 tonnes de cheval consommées dans l’Union européenne tous les ans, il en est importé 30 %. De son coté le ministre délégué à la consommation, Benoît Hamon a insisté qu’il était essentiel de coordonner les enquêtes à l’échelle européenne. L’Office européen de police, Europol, a été chargé de déterminer à quel niveau a eu lieu le changement d’étiquette. Le trader néerlandais, Draap Trading Ltd, domicilié à Chypre et impliqué dans le circuit aurait déjà été condamné en 2012 pour une affaire similaire. Il aurait étiqueté du bœuf halal origine Pays-Bas de la viande de cheval en provenance d’Amérique du Sud.Aller plus loin Néanmoins dans cette affaire, les ministres français et le ministre britannique souhaitent aller plus loin en matière d’étiquetage des viandes transformées. Un rapport de la Commission européenne sur ce sujet est attendu à la fin de l’année. Les ministres lui ont demandé d’accélérer la publication de ce document. Pour Stéphane Le Foll, la multiplicité des acteurs et des possibilités de provenance des produits, doit pousser à renforcer l’étiquetage d’origine. Pour laisser le moins d’espace possible à la fraude. Un point de vue que partage la Fédération nationale bovine. «La mention du pays d’origine de la viande bovine (spécifiant où l’animal est né, où l’animal a été élevé, où l’animal a été abattu) doit devenir obligatoire sans délai dans les plats cuisinés, à l’identique des obligations en vigueur pour la viande bovine non transformée». Avant d’exhorter la France va prendre des dispositions dans ce sens immédiatement si Bruxelles rechigne à le faire. Du coté d’Interbev, l’interprofession bétail et viande on se félicite du plan de contrôle lancé par Bruxelles sur les produits à base de bœuf, tout en considérant que la décision de la Commission de Bruxelles est insuffisante. Elle se prononce pour l’étiquetage obligatoire du pays d’origine de la viande en tant qu’ingrédient pour les préparations à base de viande et cela dans les plus brefs délais. Elle le réitérera «solennellement» aux ministres Stéphane Le Foll, Guillaume Garot et Arnaud Montebourg, lors des Etats généraux de l’interprofession bétail et viande prévus le 20 février prochain.

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