L'Agriculteur de l'Aisne 27 septembre 2012 a 16h01 | Par Actuagri

Viandes bovines et ovines - Interbev lance les Etats généraux de la filière

Abonnez-vous Reagir Imprimer
L’interprofession bétail et viandes entame une réflexion prospective qui devrait déboucher sur une série de propositions visant à assurer la viabilité économique de l’ensemble des maillons de la filière. Le 25 septembre à Paris, Interbev, l’Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes a lancé les premiers Etats généraux des filières bétail et viandes. Cette initiative, qui a reçu l’appui des ministres en charge de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, vise à répondre aux enjeux auxquels la filière viande est d’ores et déjà confrontée. Dominique Langlois, le président d’Interbev dresse «un constat pessimiste» de la situation actuelle. Une consommation de viandes rouges en berne qui ne cesse de reculer depuis quelques années. Augmentation de prix au détail, campagne antiviandes de nutritionnistes, d’associations environnementales et de protection des animaux se conjuguent pour détourner les consommateurs des rayons de boucherie. Les éleveurs ne sont pas aux mieux. Même s’ils ont retrouvés des prix plus satisfaisants, ils doivent faire face à une augmentation drastique du prix des aliments qui annulent leurs gains. Les abatteurs ne se portent pas mieux : abattages de gros bovins en baisse de 7 % depuis le début de l’année et difficulté à répercuter l’augmentation de leurs charges à la grande distribution. Sans parler des handicaps de compétitivité par rapport à l’Allemagne, surtout en matière de coût du travail. Et le président de souligner le paradoxe devant lequel se trouve la filière : tous les maillons sont impactés par la crise en France alors que la demande extérieure explose qu’il s’agisse du Moyen Orient, de la Russie ou de l’Asie.

Une feuille de route
Le Brésil, l’Argentine, qui étaient considérés il y a peu comme de redoutables compétiteurs se sont retirés du marché mondial. L’Argentine a même mis des taxes à l’exportation pour donner la priorité à son marché intérieur. La question qui est aujourd’hui posée est de savoir quelles sont les dispositions à prendre pour assurer la pérennité et la viabilité économique de tous les maillons de la filière. D’abord dans le cadre de la future Pac pour maintenir des productions bovines et ovines. Mais aussi en France. Quelle politique à mettre en œuvre en France pour que des jeunes continuent à s’installer en élevage plutôt qu’en grandes cultures ? La réflexion est également engagée, coté entreprise, sur les voies et moyens de restaurer leur compétitivité et sur la stratégie à mettre en place pour enrayer la baisse de consommation de viande. L’issue des travaux est fixée au mois de février 2013. Ils déboucheront sur une feuille de route de l’interprofession pour les années qui suivent. Une méthode de travail Interbev a choisi de constituer quatre groupes de travail, la Pac, le renouvellement des générations, la compétitivité des entreprises et la commercialisation de la viande. Ces groupes accueilleront les représentants des organisations membres d’Interbev. Ils seront ouverts également aux organisations professionnelles qui ne sont pas membres de l’interprofession mais qui en sont proches (Coordination rurale et Confédération paysanne par exemple). Seront également sollicités des experts extérieurs appartenant à des instances économiques et techniques proches des métiers de la viande ainsi que les services ministériels en charge du secteur. Les conclusions des groupes de travail sont attendues fin décembre. Elles serviront à dégager des propositions d’actions concrètes et la feuille de route de l’interprofession qui sera présentée en février 2013 à l’occasion des Etats généraux des filières bétail et viandes.

Réagissez à cet article

Attention, vous devez être connecté en tant que
membre du site pour saisir un commentaire.

Connectez-vous Créez un compte ou

Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Agriculteur de l'Aisne se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,

L'Agriculteur de l'Aisne
La couverture du journal L'Agriculteur de l'Aisne n°2338 | septembre 2023

Dernier numéro
N° 2338 | septembre 2023

Edition de la semaineAnciens numérosABONNEZ-VOUS