Session des chambres d’Agriculture - Stéphane Le Foll précise sa feuille de route
Pour le ministre de l’Agriculture, l’agriculture et l’agroalimentaire constituent un enjeu stratégique pour relancer la croissance économique. Tout en précisant que l’économie et l’écologie ne s’opposent pas mais sont liées. «Nous devons sortir des oppositions entre modèles dominants et minoritaires. Nous devons mettre en avant la diversité de notre agriculture et de nos territoires. Cela permet de créer de l’activité et de la valeur ajoutée». Devant les chambres d’Agriculture réunies en session le 26 juin, le ministre de l’Agriculture a précisé les lignes de force de son action au ministère de l’Agriculture. Une démarche qui va tout a fait dans le sens des orientations des chambres. Quelques instants auparavant, Guy Vasseur avait insisté sur le rôle des chambres dans le développement des circuits de proximité de l’agriculture biologique, sans oublier bien entendu les filières longues qui obéissent à une autre logique, consommation de masse et export. Mais c’est sur la Pac et l’Europe que le ministre a surtout insisté. Bien entendu Stéphane Le Foll défendra le budget agricole et la Pac. «L’agriculture est partie prenante de l’enjeu de croissance» qui est devenu la priorité du nouveau Gouvernement. Et contrairement à ce que pensent certains, «le budget de la Pac ne s’oppose pas à un objectif de croissance économique». Dans ce cadre l’agriculture doit contribuer à relever les défis qui nous attendent, l’alimentation du monde, l’emploi et la protection de l’environnement. D’ailleurs sur ce sujet, il n’a pas caché que la prochaine Pac visait à satisfaire à la fois des objectifs économiques et environnementaux. Et qu’il ne fallait pas «les opposer, mais les lier». «Nous devons créer une dynamique en liant l’agriculture et l’environnement», comme cela a été fait dans les années 60 et 70 en matière de modernisation de l’agriculture a-t-il indiqué. Quant au développement des territoires, les propos du ministre n’ont pu que conforter les orientations des chambres. Pas question de les laisser en déshérence. Stéphane Le Foll, a mis l’accent sur l’innovation, la recherche, l’expérimentation pour vulgariser de nouveaux modes de production et d’organisation. Et sur la décentralisation qui permet de mieux coller aux réalités du terrain pour que «les productions puissent se développer sur tous les territoires». En notant au passage qu’il fallait mettre un terme au gaspillage des terres agricoles qui disparaissent au rythme d’un département tous les 7 à 8 ans. Et que dans ce cadre là, «on aura besoin de conserver l’agriculture périurbaine». Avant de conclure que «l’agriculture est un élément du redressement productif du pays».
Le mode de scrutin aux chambres d’Agriculture toujours en discussion
Très attendu sur la réforme du mode de scrutin des élections aux chambres d’agriculture, Stéphane Le Foll n’a pas pu apporter de réponses. Le texte qui a été proposé par le ministre de l’Agriculture était toujours en discussion au Conseil d’Etat, le 26 juin. Le projet des pouvoirs publics vise à réviser la représentation des organisations syndicales au niveau régional, en donnant une place aux minoritaires. Le président de l’APCA n’est d’ailleurs pas hostile à une formule qui «maintient le fait majoritaire tout en assurant une meilleure représentativité des minoritaires». En revanche, les listes présentées devront être «le reflet de la sociologie professionnelle» de l’agriculture. Les femmes représentant 28 à 30 % des chefs d’exploitation, il a été décidé qu’elles devront être présentes à raison d’un tiers sur les listes et d’une femme par tranche de trois.
L’installation priorité des chambres d’Agriculture
Les chambres d’Agriculture qui ont repris les actions dévolues aux Adasea ainsi que leurs agents entendent mettre le paquet sur l’installation des jeunes. Aussi elles ont mis au point le projet i-Trace pour constituer un ensemble de services aux candidats à l’installation, aux cédants et aux agriculteurs tout au long de leur carrière : information, formation, accompagnement personnalisé… «Nous voulons aller plus loin dans les prestations aux agriculteurs et aux jeunes en particulier» a insisté Guy Vasseur qui a fait de l’innovation sur les nouvelles filières, les nouveaux débouchés, les nouvelles pratiques culturales, une autre priorité des chambres. D’ailleurs, l’APCA a lancé les Trophées de l’innovation pour mettre en avant les réalisations sur le terrain. Mais sur la problématique environnementale, le président de l’APCA souhaiterait qu’il soit procédé à un bilan «sur les mesures qui ont fonctionné et celles qui n’ont pas marché». Bien entendu il s’est prononcé pour une harmonisation européenne des règles. Et surtout il a avancé l’idée d’une compensation systématique pour les exploitations qui ne pourraient pas exprimer leur potentiel de production du fait de contraintes qui leur seraient imposées, dans les périmètres de captage par exemple. Gel arboricole : l’estimation des dégâts avancée La prochaine réunion du Fonds des calamités agricoles prévue le 2 novembre a inscrit à son ordre du jour les dégâts provoqués par le gel du mois d’avril sur l’arboriculture. «La date est trop éloignée. Il y a urgence à prendre en compte la situation des arboriculteurs à court de trésorerie» a plaidé Guy Vasseur. Réponse positive de Stéphane Le Foll qui a annoncé la tenue d’une réunion sur le sujet «avant d’avoir la récolte» et certainement «avant l’été». Interrogé également sur l’obligation faite aux producteurs de fruits et légumes de rembourser des aides perçues il y a plus de dix ans au titre des plans de campagne, le ministre a promis qu’il «allait mettre tout en œuvre pour que les solutions les moins pénalisantes pour les producteurs» soient trouvées.
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