L'Agriculteur de l'Aisne 23 novembre 2021 a 16h00 | Par Gaetane Trichet

Roquette poursuit son développement avec la protéine de pois

Roquette est un leader mondial des ingrédients d’origine végétale, un pionnier des protéines végétales et un fournisseur majeur d’excipients pharmaceutiques. Le 23 novembre, les responsables de Roquette avaient invité la presse à découvrir les coulisses du site de Vic-sur-Aisne, du nouveau centre d’expertise et de l’usine canadienne.

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- © L'agriculteur de l'Aisne GT

Le marché des protéines végétales est très attractif et en pleine croissance. Avec les nouveaux modèles d’alimentation qui privilégient les protéines végétales, Roquette entend bien approvisionner le marché mondial en expansion de 14 % par an. C’est un marché très compétitif et la concurrence (chinoise et américaine) est sévère. Mais Roquette peut se targuer d’avoir été le premier à avoir eu une vision à très long terme avec des investissements qui lui permettent aujourd’hui de maintenir sa position de leader sur la protéine végétale.

Miser sur les protéines de pois

En 1989 Roquette acquiert le site de Vic-sur-Aisne dédié à l’époque, à la fécule de pomme de terre. Dès 2005, Roquette, déjà fournisseur de protéines de blé et de maïs, a misé sur le pois en investissant dans son usine à Vic-sur-Aisne, qui lui confère aujourd’hui une expérience d’une vingtaine d’années. Et pour aller plus loin, «l’usine axonaise dédiée totalement à la production de protéine de pois destinée au marché européen, a bénéficié de deux autres phases d’investissements pour augmenter ses capacités et optimiser les process, en 2015 et en 2017» a expliqué Jérémie Dieu, directeur du site de Vic-sur-Aisne. Roquette vient également d’inaugurer une toute nouvelle usine au Canada qui commercialisera elle-aussi, des protéines de pois sur le marché nord-américain. Ce sont donc au total plus de 500 millions d’euros qui ont été investis entre 2015 et 2020, comprenant les prises de participation, les acquisitions, la modernisation du site de Vic-sur-Aisne, et la construction de l’usine au Canada. Dans l’Aisne,  le site de Vic-sur-Aisne transforme environ 100 000 tonnes de pois par an et le site canadien 150 000 tonnes. «Nous avons également investi 11  millions à Vic-sur-Aisne dans un centre d'expertise de 2 000 mètres carrés, entièrement dédié aux protéines végétales. Ce centre élargit le champ des possibles en termes d'innovation alimentaire, de développement de nouvelles protéines et de nouvelles technologies de production. Cet accélérateur R&D permet à Roquette de soutenir ses ambitions de croissance et d’apporter une contribution toujours plus importante à la révolution alimentaire».

Ce nouveau centre d'expertise illustre la stratégie de Roquette de faire de son site de Vic-sur-Aisne un lieu dédié au développement des protéines végétales. «Ce centre sera un atout majeur pour concevoir les futurs procédés technologiques qui apporteront de nouvelles propriétés aux protéines végétales. L'expertise, l'innovation et les technologies sont essentielles pour anticiper les tendances du marché alimentaire et offrir de nouvelles expériences gastronomiques».

Outre l'extension de sa gamme de protéines de pois et de blé, Roquette entend lancer plusieurs nouvelles sources de protéines tous les cinq ans. Ce nouvel atout offre un énorme potentiel pour tester de nouveaux ingrédients, améliorer ceux déjà présents sur le marché et proposer une cuisine végétale savoureuse et nutritive pour les marchés des alternatives à la viande et aux produits laitiers, ou ceux de la nutrition spécialisée.

Chez Roquette, la protéine de pois commercialisée sous l’appellation NUTRALYS® se décline en différentes catégories selon leurs destinations et permet de créer une grande variété de produits alimentaires «délicieux et durables», des barres nutritionnelles, des biscuits et des boissons à base de plantes et sert de substituts de viande ou poissons.

Une culture convoitée

600 000 à 700 000 tonnes. C’est la production française de pois protéagineux, destinés majoritairement à l’alimentation animale. Roquette s’insère dans ce marché avec un débouché d’alimentation humaine qui demande des qualités spécifiques.  «Dans l’Aisne, l’usine consomme 100 000 tonnes sur la partie française. Globalement, la production permet de répondre aux besoins de l’entreprise» détaille Philippe Fargeau, en charge des achats pois chez Roquette. Les pois, sous contrats, répondent à un cahier des charges précis. Les critères sont liés à la propreté, à la non contamination avec des graines allergènes, ou encore à la partie sanitaire (résidus pesticides, mycotoxine…). Sans oublier la durabilité, avec un approvisionnement dans le Grand Nord et le Grand Est.

«Nous travaillons l’aspect variétal. Nous avons des parcelles d’essais où nous suivons l’évolution des variétés par rapport aux critères de rendement, de qualité, de taux de protéines, de tenue de tiges… On a même investi il y a quelques années dans une société qui s’appelle Equinom qui travaille sur les semences».

Les surfaces en protéagineux ont évolué au fil des années. «Nous avons connu l’âge d’or du pois en France dans les années 2000 où on produisait plus de 2 000 000 de tonnes». Depuis, les surfaces se sont érodées pour différentes raisons : agronomiques, moins bonne valorisation de débouchés, problèmes sanitaires et manque de recherche variétale. «Aujourd’hui, il y a un regain d’intérêt, poussé notamment par le plan protéines» souligne le directeur, expliquant que Roquette se lance également dans les protéines végétales issues des féveroles.

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Le pois 100 % valorisé

Chez Roquette, le pois protéagineux est une matière première valorisée en totalité. Arrivée en usine, la graine de pois passe dans un moulin. La coque qui en est extraite est valorisable en aliments pour volailles, pour poissons et pour chiens et chats. La farine contient 50 % d'amidon, 25 % de protéines, 14 % de fibres, 6 % de sucres divers, 2 % de lipides, puis des minéraux. L'amidon est valorisé en alimentation humaine comme épaississant entre autres nombreuses applications, et en papeterie. La protéine est de plus en plus utilisée comme ingrédient en boulangerie et comme substitut de viandes, ainsi que dans des boissons. Les fibres, lipides et minéraux peuvent composer ce que les professionnels appellent une «soupe» pour les porcins.

 

Adapter le goût aux différents pays

«Nous avons des laboratoires à travers le monde qui permettent d’évoluer avec nos clients car un goût en Asie ne sera pas le même qu’en Europe ou aux USA. On a besoin de travailler au plus près des industriels de l’alimentation et des consommateurs», explique Jérémie Dieu. Le groupe possède également un site dans le Nord, avec des panels de dégustation testés par des personnes formées à l’expertise sensorielle.

Aujourd’hui, dans cette révolution culinaire, il y a bien sûr la nutrition-santé, l’environnement mais le goût et le plaisir de manger sont associés à cette alternative végétale. «L'entreprise travaille en étroite collaboration avec les leaders de l'alimentation pour développer de nouveaux produits et solutions qui contribuent au développement d'une nouvelle cuisine à base de plantes offrant une alimentation durable pour une planète plus saine» assure le directeur du site.

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