L'Agriculteur de l'Aisne 28 mars 2011 a 14h10 | Par Patrick Desmet

Protection des végétaux - La Fredon veille à préserver un territoire sain

Tout en assurant une mission de service public de surveillance du territoire, la Fredon mène des études sur les bio-agresseurs.

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"La grosse part de l’activité de la Fredon de Picardie (Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles) concerne la surveillance du territoire à laquelle elle a consacré 55 % de son temps en 2010", a expliqué Patrick Moizard, son président, lors de l’assemblée générale qui s’est tenue à Amiens le 10 mars dernier avec la participation de Claude Rousseau, directeur du Service régional de l’alimentation (Sral). Les analyses en laboratoire (10 %), les expérimentations (25 %) et l’environnement (10 %) sous l’angle de la préservation de la qualité de l’eau dans les zones non agricoles sont ses autres domaines d’activités.
Ces missions confiées à la Fredon sont des délégations de l’Etat, des actions dans le cadre du Plan Ecophyto 2018, ainsi que des études soutenues par le Conseil régional de Picardie, qu’elle conduit avec une équipe de sept permanents sous la direction de Valérie Pinchon.

Recherche des organismes nuisibles
La surveillance du territoire vise à rechercher des organismes nuisibles ou non, émergents des végétaux et produits végétaux. Aussi, en délégation, la Fredon de Picardie recherche préventivement des organismes réglementés (Clavibacter, Ralstonia solanacearum, Globodera sp, Méloïdogyne) sur la culture de pomme de terre ainsi que Diabrotica virgifera sur la culture de maïs ; elle effectue des inspections sur pépinières (Erwinia amylovora) et semences de pommes de terre (Globodera sp) dans le cadre de la délivrance du passeport phytosanitaire européen ; elle réalise un plan de surveillance résidus phytopharmaceutiques sur les tubercules à racines et s’emploie enfin à entretenir une veille sanitaire sur l’évolution de la flore (inversion de flore, nouvelle flore…).

Description de l’état sanitaire des cultures
Dans la continuité de ces actions de surveillance biologique du territoire, la Fredon de Picardie est très impliquée dans l’axe 5 du plan Ecophyto 2018, "Renforcer les réseaux de surveillance sur les bio-agresseurs". Elle participe au Comité régional d’épidémio-surveillance en vue de la co-animation sur les filières pommes de terre, protéagineux, maïs, légumes frais, arboriculture ainsi que pour les zones non agricoles. Il s’agit de décrire l’état sanitaire des cultures (maladies, ravageurs et flore) à partir de réseaux d’observations, associé à une analyse de risque dans l’objectif de l’élaboration du Bulletin de santé du végétal.
En appui à la surveillance du territoire, le laboratoire met à profit ses compétences en entomologie  (piégeages taupins, et pucerons en pommes de terre ; piégeage mouches grises en céréales) et en phytopathologie pour des diagnostics liés aux conditions phytosanitaires du moment.

Une étude sur le virus Y de la pomme de terre
La Fredon de Picardie, outre ses missions de service public, mène des études soutenues financièrement par le Conseil régional. Il s’agit du projet "Culturisq" dont l’enjeu est de finaliser et valider l’outil de prévision du risque de transmission du virus Y de la pomme de terre. Ce programme est coordonné par la Fredon en partenariat avec le Comité Nord, l’Université de Picardie Jules Verne, Agro-Transfert et Territoires et Expandis.
Elle participe également au projet "Biodiversité en territoires de grandes cultures", coordonné par Agro-transfert Ressources et Territoires et conduit avec les partenaires techniques comme l’Université de Picardie Jules Verne, la chambre régionale d’agriculture, le Centre régional de la propriété forestière, la Fédération des chasseurs de Picardie, l’Inra, le Cnrs.

Recherche de méthodes alternatives à la lutte chimique
Dans la continuité de ses missions, la Fredon conduit des expérimentations sur le site expérimental du lycée agricole du Paraclet dans le but de rechercher des méthodes alternatives à la lutte chimique, de vérifier l’efficacité des produits phytopharmaceutiques sur toutes cultures et de rechercher des solutions pour les usages mineurs en légumes.
Enfin, la Fredon est amenée à présenter différentes actions en vue de mieux maîtriser et de limiter l’usage des produits phytosanitaires en zones non agricoles. Pour cela, elle s’appuie sur la charte d’entretien des espaces publics, mise en place par le Conseil régional et les Agences de l’eau Artois-Picardie et Seine-Normandie.

Réduire les phytos en zones non agricoles

"Cette action entre dans le cadre de la déclinaison de l’axe 7 du plan écophyto 2018 propre à la région", a rappelé Muriel Leuba, responsable du pôle coordination et environnement du Service régional de l’alimentation. A l’avenir, un référentiel des expériences picardes dans ce domaine doit être créé. Un état des lieux de l’ensemble des acteurs concernés en zones non agricoles sera dressé. Un bulletin de santé du végétal propre à ces zones devrait être édité par la Fredon en partenariat avec la chambre régionale d’agriculture. La diffusion des techniques de réduction de l’utilisation de produits phytosanitaires  sera mise en place et la communication vers le grand public sera améliorée. "On doit pouvoir se passer de produits phytosanitaires en zones non agricoles", a conclu Muriel Leuba.

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