Production de miel - Une récolte attendue à la hausse en 2011
Les apiculteurs français sont d’ores et déjà satisfaits de la campagne 2011, la production de miel étant attendue à la hausse, une première depuis de nombreuses années. Les relations entre apiculteurs et agriculteurs s’améliorent également.

Dans toutes les régions françaises de production, les récoltes de miel de colza, acacia, lavande et tournesol sont «satisfaisantes». «2011 est une année de rêve pour un apiculteur : une bonne sortie d’hivernage, une saison intense avec de la production et surtout peu d’accident ou de mortalité», souligne Julien Delaunay. La production française est évaluée à environ 16 000 tonnes depuis plusieurs années. Mais le bilan final pour 2011, établi en octobre prochain, devrait, pour la première fois depuis longtemps, afficher une hausse de la production comprise entre 1 000 et 3 000 t.
Les apiculteurs professionnels demeurent cependant vigilants vis-à-vis de la situation du marché. Comme le marché national sera mieux approvisionné, ils demandent que la distribution «mette en avant «le made in France». D’autant plus que les importations de qualité suspecte ou à bas prix perturbent depuis de nombreux mois le marché européen», souligne la section apicole de la FNSEA. Par exemple, le miel d'origine chinoise couvre désormais 25 à 30 % de la consommation européenne. Malgré la hausse de production attendue, les besoins de la consommation française ne seront pas couverts cette année encore, évaluée à 40 000 t par an. De plus, les apiculteurs préviennent qu’ils veilleront à ce que le miel de tournesol ou de colza ne soit pas vendu en dessous de 3,25 euros le kilo (prix départ exploitation).

Par ailleurs, le bilan 2011 est également positif en raison de l’amélioration des relations entre apiculteurs et agriculteurs. Les pratiques de ces derniers évoluent, en effet, afin de mieux prendre en compte la présence des pollinisateurs que sont les abeilles sur leur exploitation. «Le changement est progressif. Cela démontre bien que lorsque les producteurs se parlent, la situation s’améliore», commente Joël Limouzin. Ainsi, par exemple, certains traitements phytosanitaires sur des grandes cultures sont réalisés durant la nuit, en l’absence d’abeilles.
Néanmoins, malgré les bons rendements enregistrés, un cinquième du cheptel français de ruches est improductif, toute région de production confondue, en zone de montagne comme en zone de grandes cultures, sans raison claire. Et l’homologation récente par les pouvoirs publics du Cruiser OSR sur colza, un insecticide produit par la société Syngenta, est «un facteur d’inquiétude pour l’apiculture», ne cache pas la section apicole de la FNSEA. Mais cette dernière ne veut «pas de faux conflits entre apiculture et agriculture». C’est pourquoi elle a demandé mi-juillet au ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, de mettre en place un programme spécifique de surveillance des abeilles suite à l’homologation du Cruiser OSR.