L'Agriculteur de l'Aisne 08 septembre 2020 a 14h00 | Par Actuagri

Plan de relance de l'agriculture : «passer aux travaux pratiques»

Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie est allé, le vendredi 4 septembre, à Saint-Martin-des-Noyers (Vendée) pour visiter l’entreprise Carré, spécialisée dans le travail du sol et le désherbage mécanique. L’occasion pour lui d’échanger avec des représentants agricoles très attentifs au plan de relance.

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«La visite s’est déroulée dans un bon état d’esprit», de l’avis même de Joël Limouzin, président de la Chambre d’agriculture de Vendée, qui a accompagné le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, dans sa visite de l’entreprise Carré (100 salariés, 14 millions d’euros de CA) leader du désherbage mécanique et lauréat du dernier Salon de l’agriculture pour un robot de désherbage. Le fil conducteur de cette visite s’inscrivait dans le plan de relance, en particulier dans son volet innovation et transition écologique que représente, à cet égard, l’entreprise vendéenne. L’idée sous-jacente est que les agriculteurs puissent utiliser des outils mécaniques et limiter les intrants, jugés nocifs à l’environnement. Après avoir parcouru les différents ateliers, Julien Denormandie a d’ailleurs salué «ce fleuron du savoir-faire français en matière d’agroéquipement». Constat d’échec Certes les agriculteurs pourront être éligibles aux aides de l’Etat en investissant dans ce nouveau type de matériel plus écologique. Cependant, le ministre a bien pris soin de ne pas opposer les deux systèmes (conventionnel et bio) conscient, comme le souligne Joël Limouzin que «les techniques de culture simplifiée (‘TCS), ne règlent pas tout». Le ministre souhaite en effet converser la souveraineté alimentaire du pays, «une souveraineté d’indépendance», qui corresponde aux différents engagements français et européens à l’image de la Loi Egalim, «de la ferme à la table» et «Biodiversité 2030». A ce titre, au cours de la table-ronde qui a suivi la visite, Joël Limouzin s’est fait l’écho des espoirs déçus des agriculteurs envers les grandes enseignes de la distribution, depuis le déconfinement. «Elles ont joué le jeu pendant le confinement, en faisant appel aux producteurs locaux, les en rémunérant assez correctement. Maintenant, on perçoit comme un retour de la guerre des prix», a-t-il expliqué soulignant que «l’enjeu des prix à la production reste la mère de batailles». De même, il ne semble pas convaincu par les intentions du gouvernement de mettre en place un plan protéines : «à chaque fois qu’il en a déclenché un, ça a fait flop. A chaque fois, il a dû faire un constat d’échec». Revenu décent Afin que la transition écologique soit efficace, «elle devra aussi se conjuguer avec de nombreux facteurs», a insisté le président. Il faut, pour lui, partir du postulat que cette transition devra assurer un revenu décent aux agriculteurs. Il faut aussi assurer le renouvellement des générations et faire rimer transition écologique avec transition démographique. Par ailleurs, Joël Limouzin entend, comme l’a indiqué Julien Denormandie, «accentuer les efforts sur la recherche, et pourquoi pas sur la mutagénèse ?» qui ouvrirait de nouvelles perspectives. Pour orienter les exploitations vers une agriculture toujours plus respectueuse de l’environnement, «il faudra changer de point de vue sur le stockage de l’eau. En Vendée, les deux-tiers des irrigants sont des éleveurs et pas des céréaliers. C’est dans ce type d’exploitations que l’on trouve le plus de conversion en bio», a-t-il indiqué, appelant le ministre de l’Agriculture «à passer aux travaux pratiques».

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