«Les pertes hivernales de blé tendre en France sont estimées à 330 000 hectares, 130 000 hectares en orge d’hiver à cause du gel», a annoncé Benoît Labouille, directeur d’Offre & Demande agricole lors d’une conférence de presse le 4 avril. Principaux départements touchés pour le blé tendre : la Champagne Ardenne, la Lorraine, la Franche-Comté et le nord de la Bourgogne. Par ailleurs, les ressemis de printemps en orge devraient atteindre 760 000 hectares (491 000 ha en 2011). Le gel et le froid ont également eu un impact important en Europe. En Pologne, les pertes en blé devraient être de l’ordre de 30 à 40 % pour une production de 7,2 Mt (9,2Mt en 2011) et en Ukraine, la production est en baisse passant de 22 Mt en 2011 à 14 Mt selon les estimations. En Europe de l’ouest, les précipitations hydriques seront entre -30 % et -50 % par rapport à la normale. «Aujourd’hui ça créé un risque au niveau des cultures, déjà impactées par le froid», explique Benoît Labouille. Au total, la production de l’UE (27) de blé tendre serait de 126,7 millions de tonnes (677 Mt au niveau mondial) avec un risque de sous- production de colza à cause du froid. «La situation européenne reste extrêmement tendue. Il y a un risque important sur les céréales d’ici la récolte et une forte tension sur les oléagineux» pour le directeur d’ODA. Au niveau mondial : les rendements catastrophiques d’Amérique du Sud, le froid sur l’Europe et la menace de la sécheresse laisse penser que «l’hémisphère nord devrait rester sous tension jusqu’à la moisson», selon Benoît Labouille. Au Canada, les semis n’ont pas encore été réalisés mais le déficit hydrique est déjà de l’ordre de 50 %. Pour les Etats-Unis, le prix du maïs incitent les «farmers» américains à semer du maïs, «ce qui fait qu’on aura sûrement une production record», constate ODA.