L'Agriculteur de l'Aisne 09 janvier 2017 a 08h00 | Par Actuagri

Les producteurs prêts à monter en gamme

Si la situation de la filière pommes de terre n’est pas à plaindre, les faibles rendements et l’augmentation des coûts de production ont pu mettre une partie des producteurs en difficulté. L’UNPT compte, à l’occasion de son congrès, interpeller les politiques sur la nécessité d’accompagner la filière, notamment vers plus de durabilité.

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Le point presse de l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) le 5 janvier a permis de refaire un point sur la dernière campagne. En pommes de terre de conservation, malgré une augmentation des surfaces de 5,3 %, les conditions météorologiques compliquées ont entraîné une baisse de rendement de -2,3 % par rapport à la campagne précédente. La production du NEPG est également en chute de -3,6 %, et seule l’Allemagne tire son épingle du jeu, avec une production en hausse de 2,7 % qui lui permet de concurrencer, à l’export, les marchés traditionnels français, notamment l’Italie. La production de pommes de terre d’industrie diminue elle aussi, passant de 436 000 t à 411 000 t, et face aux usines qui ont tourné à plein régime, certains producteurs qui n’ont pas pu produire autant que ce qu’ils avaient contractualisé «se retrouvent parfois dans des situations très difficiles», note Arnaud Delacour. «Cette année, on a trop tendance à dire que la pomme de terre va bien, elle va bien sur le marché du frais hors contrat», précise ainsi Alain Dequeker, secrétaire général de l’UNPT. Après une année catastrophique en céréales et les crises qui traversent le secteur de l’élevage, l’UNPT constate cette année l’arrivée de nombreux nouveaux producteurs, ce qui est une bonne nouvelle pour l’industrie et la fécule, où la demande se développe, mais peut-être moins pour le frais, où le marché mature s’avère également de plus en plus qualitatif.

Accompagner la filière vers la durabilité

C’est d’ailleurs pour progresser encore dans la durabilité que le prochain congrès de l’UNPT s’intitule «Une pomme de terre écologiquement compétitive, oui… mais à quel prix ?». «Nous avons des messages politiques forts à faire passer», affirme Arnaud Delacour. Des messages au Gouvernement, même si le président de l’UNPT reste sceptique quant à la présence du ministre, mais surtout aux représentants des candidats à l’élection présidentielle. Au-delà de la compétitivité française à préserver, particulièrement dans le cadre de la nouvelle PAC, il faut aussi aider la filière à se conforter aux attentes sociétales de plus en plus fortes. «Notre rôle est d’y répondre, on s’engage dans la démarche, mais il faut que les demandes soient fondées et que cette révolution soit soutenue», précise Arnaud Delacour. Les producteurs ont en effet besoin d’être suivis par l’ensemble de la filière et qu’au final, «le consommateur accepte de payer plus cher un produit s’il met des exigences que la recherche ne permet pas d’atteindre à coût identique», rappelle le président de l’UNPT. Une pomme de terre écologiquement compétitive est donc techniquement possible si, comme pour tous les produits, l’adéquation entre offre et demande se vérifie, sujet qui sera développé tout au long du congrès, les 23 et 24 janvier à l’Espace du Centenaire, à Paris.

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