L'Agriculteur de l'Aisne 24 septembre 2010 a 16h00 | Par Gaetane Trichet

Les éleveurs dénoncent l'abus sur les marges

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De gauche à droite : Xavier Bouxin, Philippe Meurs et Mathieu Canon
De gauche à droite : Xavier Bouxin, Philippe Meurs et Mathieu Canon - © l'agriculteur de l'aisne

Une conférence de presse a été organisée chez Xavier Bouxin, éleveur à Rougeries pour faire le point sur les revendications de la profession au sujet de la crise bovine. Mathieu Canon, responsable de la Commission viande bovine de l’Union des syndicats agricoles de l’Aisne, Philippe Meurs, membre du bureau de l’USAA (Union des syndicats agricoles de l'Aisne), ont expliqué aux journalistes les écarts entre le prix payé aux producteurs qui stagnent depuis 1997 et le prix payé par le consommateur qui lui, a augmenté de 40 %. «Depuis 4 ans, la situation s’est encore aggravée : les prix de départ ferme ont chuté de 10 % et les prix en grande et moyenne surface ont grimpé de 10 %. A qui profitent les marges ? Nous réclamons plus de transparence» ont-ils assuré rappelant qu’il n’existe aucun contrôle des prix et des marges. Selon eux, l’Etat doit intervenir pour mettre en place un système de contractualisation. «Depuis que l’on détricote la PAC et que les outils de régulation disparaissent, c’est la catastrophe. En contractualisant, on saurait quelles sont les marges et comment les répartir plus équitablement».

Le monde de l’élevage est en détresse

Les éleveurs laitiers comme les éleveurs de bovins viande vivent des situations désastreuses. Une réglementation draconnienne, des mises aux normes obligatoires et coûteuses, la sécheresse et le manque de fourrage, l’augmentation du prix des aliments sont autant d’éléments qui plombent les revenus. Sans compter les distorsions de concurrence entre pays européens. «Comment voulez-vous que les éleveurs continuent ou que des jeunes s’installent en élevage. Le poids économique de ce secteur est important dans l’Aisne. Il représente 88 millions d’euros de chiffre d’affaires pour le bétail en 2009. Produire en France, c’est l’assurance d’un élevage répondant aux normes européennes. C’est aussi la traçabilité garantie. Notre pays est déficitaire en viande, alors on importe des animaux d’Europe et d’autres continents, des pays qui ne respectent pas les mêmes règles sanitaires et environnementales que nous. Y’en a marre !» ont insisté les deux responsables syndicaux, en mettant aussi en avant l’impact paysager de l’élevage en France.

Opération stickage dans les hypermarchés

A l’appel de la FNB (fédération nationale bovine), les éleveurs se sont rendus mercredi 22 septembre dans les GMS (grandes et moyennes surfaces) afin d’apposer un message clair sur les barquettes de viande. «Il est urgent que le prix de la carcasse de bovin achetée à l’éleveur soit revu à la hausse de 60 cts au kilo. Etant donné le niveau de marge prise par les GMS et par l’ensemble des intermédiaires de la filière, cette augmentation peut s’effectuer sans répercussion pour le consommateur».

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