L'Agriculteur de l'Aisne 17 novembre 2010 a 12h44 | Par Marianne Boutry

Les éleveurs bovins bloquent l’abattoir Bigard

Les FDSEA du Nord-Pas de Calais, de Picardie et des Ardennes sont passées à l’action pour obtenir une revalorisation des prix.

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Depuis lundi, 3 heures du matin, les éleveurs du Nord- Pas-de-Calais, de Picardie et des Ardennes se relayent, en groupe d’une quarantaine de personnes, pour bloquer les entrées et sorties de l’abattoir Bigard de Feignies. Visé prioritairement car il représente près de 50 % des volumes d’abattage en France*, les outils industriels du numéro un français de la viande sont à l’arrêt dans 9 autres sites grâce à l’action syndicale menée par la Fédération nationale bovine, la FNSEA et Jeunes Agriculteurs. Le but, obliger l’industriel à revenir à la table des négociations afin d’obtenir une augmentation des prix pour les producteurs. «Nos fermes ne tiendront plus avec des prix aussi bas et une cotation décidée par un seul opérateur», lance un agriculteur excédé. Du côté des jeunes agriculteurs, les responsables se demandent s’il faut encore pousser les jeunes à s’installer dans de telles conditions et sans perspective. + 0,60 euro/kg Les éleveurs réclament 60 centimes de plus au kilo de carcasse. Aujourd’hui le prix moyen de la carcasse est de 2,93 euros/kg soit 2,80 euros au départ de la ferme. «Depuis quinze ans, les prix aux consommateurs ont augmenté de 40 %, tandis que le prix versé aux producteur est resté stable. La demande mondiale est également en constante augmentation», souligne Christophe Hochedé, administrateur de la FDSEA 62 et de la FNB. Les éleveurs subissent en plus l’envolée des prix des matières premières pour l’alimentation animale. Le responsable syndical rappelle que «depuis 3 ans, le revenu des éleveurs de viande bovine est au plus bas, voire négatif». Pas d’abattage ni d’approvisionnement pour les supermarchés Sur le terrain, la direction locale de Feignies, le 3e plus gros abattoir de Bigard, avait anticipé en faisant entrer un peu de bétail vendredi et en travaillant samedi. Lundi, seuls 217 animaux ont été abattus, contre plus de 500 par jour habituellement. Les 430 salariés du site finésien se sont donc rapidement retrouvés sans travail. Quelques camions sont sortis très tôt lundi. Mais depuis les agriculteurs filtrent toutes les allées et venues de la zone d’activité. En France, le réseau FNSEA, JA a bloqué 9 sites. Auxquels les éleveurs de l’Ouest ont ajouté mardi, trois abattoirs supplémentaires**, dont celui du siège de Bigard, à Quimperlé (Finistère). La FDSEA du Finistère avait dans un premier temps renoncé à bloquer cet abattoir pour ne pas pénaliser les éleveurs de porcs qui l’utilisent également. Enclencher les discussions Les manifestants sont déterminés et ne lèveront le camp qu’en cas de véritable engagement national avec l’aval. Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, a donc provoqué une réunion qui s’est tenue mardi afin de réunir les acteurs de la filière (voir ci-contre). Une discussion où a enfin été représenté Jean-Paul Bigard qui, jusqu’à présent, restait absent aux rencontres malgré les ultimatums lancés par la filière. * Volume Bigard en France : 75 % de l’abattage des bovins, 43 % de la transformation de la viande bovine et 70 % de la production de steak haché. ** Au total les éleveurs ont fait des actions sur 10 sites Bigard, 1 site Kermené Leclerc et 1 site SVA.

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