La capacité des biocarburants à éviter les émissions de CO2 quand on les utilise à la place de carburants fossiles est sous-estimée. En effet, les méthodes de calculs, de la Commission européenne notamment, ne prennent pas en compte la réalité de la substitution, selon Ecofis.

L’approche marginale plus près de la réalité

Pour évaluer l’amélioration induite par les biocarburants en termes d’émissions de CO2, il faut les comparer non pas à l’ensemble des carburants fossiles, mais à ceux qui s’imposeraient sur le marché si la production de biocarburants ne devait plus augmenter. Ces carburants fossiles auraient pour origine des gisements pétroliers les plus récents, issus en grande partie des schistes et sables bitumineux, dont l’extraction est énergivore, indique Ecofys. Le cabinet d’étude fait remarquer que, pourtant, la Commission européenne a réévalué sa référence d’émission de CO2 d’une mégajoule de carburant fossile, montrant par là qu’elle tient compte de l’évolution du marché : la référence, qui était de 83,8 grammes de CO2 /mJ dans la réglementation européenne, est passée à 94,1. Mais bien qu’ayant révisé sa référence, elle continue à comparer l’effet d’évitement des émissions par les biocarburants à l’ancienne référence. Ecofys quant à lui, prend la référence de 115 grammes de CO2 /mJ, retenant «l’approche marginale», qu’il considère comme plus représentative de la réalité, car cette référence des dernières tonnes de carburants fossiles marginaux permet de comparer les biocarburants aux carburants qu’ils remplacent effectivement sur le marché.