Interview - Luc Delmas
Caméra des champs (www.villesuryron.com), festival dédié aux films documentaires consacrés à la ruralité, vient de s’achever. Quelles étaient les grandes tendances ?
Globalement, cette année en 2011, nous avons reçu encore plus de films que par le passé. Cette augmentation est également constatée pour la longueur des films. Les traditionnelles 26 et 52 minutes ne sont plus forcément la règle. En échangeant avec les documentaristes, on s’est aperçu que le standard qui valait pour les réseaux classiques (de type télé) de diffusion, saturés, devaient faire parallèlement la place à de nouveaux réseaux de diffusion et de distribution : salles privées pour un public restreint, festivals, internet… A propos des thématiques en vogue cette année, on a reçu beaucoup d’œuvres sur ce qu’on pourrait appeler une deuxième vague de néo-ruralité : des ménages qui s’installent à 30-50 kilomètres des centres urbains. Le rapport entre l’homme et l’animal, les phénomènes migratoires, les utilisations des terres agricoles à des fins autres que l’alimentation humaine, étaient particulièrement représentés aussi. Autre tendance 2011 : le bio comme alternative au productivisme.
Un mot sur le palmarès 2011 ?
«Jon, face aux vents», de Corto Fajal, une réalisation franco-suédoise, a reçu le Grand prix du jury. «Le vieil homme, les paysans et le ventre du monde», de Maryline Trassard et Jean-Marc Neuville, a été consacré par le Prix du public et des habitants. Et enfin, «Dans la mer, il n’y a pas de caïmans...» de Laurent Cibien, Alain Guillon et Philippe Worms, a été distingué avec le Prix du jury lycéen. A noter aussi, le troisième Prix du jury reçu par le Vietnamien Lê Doan Hong pour «A qui appartient la terre ?».
Et pour 2012 ?
Deux grands chantiers sont ouverts : d’une part, l’internationalisation de la provenance des œuvres, d’autre part, la volonté de vouloir créer un réseau de festivals de documentaires consacrés à la ruralité. À cet égard, nous organiserons une journée d’études sur ce sujet en octobre. Il faut aussi noter que «Jon, face aux vents», sera distribué en salle à partir de septembre. C’est vrai aussi pour le lauréat de l’an passé «El puesto».