En déplacement dans le Tarn et Garonne - Nicolas Sarkozy déterminé sur l’agriculture
En déplacement dans le Tarn et Garonne, le président de la République a affiché une nouvelle fois son engagement en faveur de l’agriculture, dans les négociations internationales comme à Paris.
Pour son neuvième déplacement chez les agriculteurs, le 15 mars, Nicolas Sarkozy avait choisi l’exploitation de Sophie Poux, la productrice de lait dans le Tarn et Garonne avec laquelle il avait débattu lors de l’émission « Face aux Français » sur TF1, en 2010. Il honorait l’invitation que celle-ci lui avait lancée pour le sensibiliser sur le terrain aux difficultés que traversaient les producteurs. Le président s’était engagé à venir. Promesse tenue.
Au terme d’une visite de 45 minutes sur l’exploitation, le président a présidé une table ronde avec les professionnels locaux. Ce que l’on retiendra surtout, c’est le volontarisme affiché du président et du gouvernement en faveur de l’agriculture. « Le gouvernement se bouge pour faire avancer les choses » si l’on pouvait résumer les propos. En tout cas, telle était la tonalité générale. Qu’il s’agisse du G20 qu’il préside actuellement et où le sujet de la régulation des matières premières a été mis pour la première fois sur la table. Peut-être pas encore avec succès. Mais en tout cas, « je pense que le monde entier se pose la question de l’évolution du prix des matières premières », a-t-il observé.
Qu’il s’agisse de la future réforme de la Pac, où la France à été à l’origine de l’axe franco-allemand et de l’Appel de Paris a précisé le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire. Sur ces deux sujets, le gouvernement s’est montré résolument offensif. Comme il l’a fait d’ailleurs sur la contractualisation en France en poussant la filière à s’engager dans ce sens. La contractualisation va permettre de rééquilibrer le rapport de forces en présence, a-t-il expliqué en précisant qu’elle « doit vous garantir des prix plus stables » en ajoutant un petit couplet sur les circuits courts qui doivent être encouragés.
Irrigation
Le volontarisme, le président de la République l’a affiché également en prenant la défense des agriculteurs injustement attaqués par les organisations écologiques. Notamment à l’occasion du Salon de l’Agriculture. « Je ne laisserai pas critiquer les agriculteurs par des gens qui ne connaissent rien » Puis, « Ne vous laissez pas intoxiquer par ces gens qui font du bruit et qui sont une minorité », a-t-il lancé à l’auditoire. Tout en ajoutant qu’il ne tournait pas la page du Grenelle de l’environnement : « Je ne conseillerai jamais aux agriculteurs de ne pas se préoccuper d’une agriculture durable, respectueuse de leur santé et de celle des consommateurs ».
Il s’est montré toutefois ouvert à une revendication forte des agriculteurs du Sud Ouest, particulièrement préoccupés par la gestion de l’eau dans le bassin Adour-Garonne. Il s’agit là d’un sujet qui suscite une crispation épidermique entre les autorités publiques et les agriculteurs dans cette région. Aussi a-t-il demandé aux ministres de l’Agriculture et de l’Ecologie « de travailler pour rechercher une adaptation du décret 2007 » dans le bassin Adour-Garonne.
En revanche, il s’est montré réservé sur la proposition des députés Jean Dionis du Séjour et Charles de Courson visant à alléger le coût du travail. Cette proposition soutenue par la FNSEA vise à réduire les distorsions de concurrence avec nos partenaires européens. Un coût que Nicolas Sarkozy estime à 1 milliard d’euros que l’Etat n’est pas en mesure d’accorder actuellement en raison des difficultés des finances publiques.