Les syndicats cantonaux de La Capelle et du Nouvion en Thiérache ont tenu leur conseil d’administration en commun avec un thème central : le lait . Dans les deux cantons, l’élevage et la production laitière sont prédominants et constituent des piliers de l’activité économique. En 5 campagnes laitières, le nombre de points de collecte sur les deux cantons est passé de 263 à 212, et la référence laitière de 76,39 millions de litres à 84, 93 millions. (Pour la campagne 2009/2010 le canton de La Capelle compte 142 points de collecte et le canton du Nouvion 70). A la suite de ce constat local, Henri-Noël Lampaert a présenté et détaillé la conjoncture laitière et son contexte mondial, européen ainsi que la situation en France. Les cours mondiaux après un repli en début d’année, remontent sur les poudres de lait et semblent se stabiliser sur le beurre. La Chine, après le scandale de la mélamine, renoue avec la consommation de produits laitiers. Autre constat en ce qui concerne cette fois le commerce extérieur français : 2009 s’est traduit par un solde négatif des échanges sur le lait conditionné avec –15 % d’export et +38 % d’import provenant essentiellement d’Allemagne. Autres points abordés avec les participants : la gestion des stocks de poudre par la commission, la collecte, le prix selon les régions françaises, la cotation des produits de grande consommation et produits industriels qui influe sur le prix à la production. Au final une succession de graphiques en dents de scie reflète la dérégulation des marchés et une question a été posée par S.Demeestère «est -ce que l’on accepte de fonctionner comme ça à l’échelon de la production ?» Eviter le piège Cette rencontre à permis aussi d’aborder et de débattre sur bien d’autres sujets, à commencer par la réflexion actuellement en cours au niveau régional pour organiser la collecte laitière, peser et ainsi éviter le piège d’une concurrence entre producteurs, entre éleveurs. L’organisation du secteur laitier, la nouvelle donne à mettre en place n’est pas que l’affaire des politiques et des industriels… Puis l’action du SDPL a été évoquée, notamment le travail en cours pour proposer des critères de réattributions de références (la réglementation nationale fixe les prélèvements). La nouvelle réglementation sur le transfert de quotas en cas de mutation foncière est sortie. Elle se traduit par un assouplissement (les seuils de prélèvements sont relevés de100 000 litres et le prélèvement linéaire passe à 5 %) : il y aura donc moins de prélèvements et proportionnellement moins de lait en réserve. Les responsables syndicaux ont souligné que si les règles de gestion s’assouplissent à mesure que la date de fin des quotas se rapproche, il ne faudrait pas oublier l’importance de produire son quota. Dernier point : l’augmentation des quotas européens (1 % gelé l’an dernier + augmentation de 2010/2011) ne sera pas automatique. Un formulaire sera à remplir prochainement (voir précisions dans L’info Syndicale de juin). La FNPL demande un assouplissement du critère fixé à 95 % de réalisation du quota- pour être éligible à cette augmentation- seuil qui risque d’exclure beaucoup de producteurs.