Conseil céréales de FranceAgriMer - Des bilans serrés, mais la France ne s’en tire pas mal
Le conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer, réuni le 10 septembre a confirmé sa précédente estimation de septembre, de récolte française de blé tendre à 36 Mt, estimation inférieure de quelques 500 000 t à celle du ministère de l’Agriculture qui, depuis lors, a rectifié le tir avec une nouvelle estimation quasi équivalente à celle de FranceAgriMer. La récolte 2012 est supérieure de 6 % à celle de 2011 et dans la moyenne de ces dernières années. Ainsi se confirme que la France a mieux résisté que la plupart des autres grands producteurs mondiaux aux aléas climatiques qui se sont parfois révélés carrément désastreux, comme c’est le cas pour la Russie. La France n’échappe pas pour autant à la tension d’un marché international marqué par ces récoltes décevantes. Parmi les aménagements apportés aux prévisions de septembre, on notera une collecte réduite de 300 000 t, à 32,8 Mt, la consommation et le stock à la ferme étant porté de 3 à 3,15 Mt. Les prévisions d’utilisation par les fabricants d’aliments du bétail sont diminuées de 100 000 tonnes par rapport à septembre, à 4,8 Mt et les exportations vers les pays tiers augmentées de 500 000 t, à 9,5 Mt, soit 13 % de plus qu’en 2011/2012. Les récentes grosses affaires conclues avec l’Egypte et l’Algérie, les besoins prévisibles du Maroc et la disparition à court terme des disponibilités d’export de la zone Mer Noire, expliquent cet optimisme. Si ces bilans se confirmaient, la campagne s’achèverait sur un faible stock de report, de 1,8 Mt, 21 % de moins qu’en 2011/2012. Mais les chiffres de collecte risquent d’être revus (à la hausse) car FranceAgriMer a modifié son mode de perception de la collecte en se fondant non plus sur les niveaux des silos mais sur la zone de production. Le Conseil céréales confirme également une très belle récolte de blé dur à 2,38 Mt, ses précédentes estimations d’utilisations intérieures et d’exportations, ainsi qu’un stock de report qui retrouverait un niveau confortable, avec 333 000 t. Les estimations de récolte d’orge (11,45 Mt) et de collecte (9,6 Mt) n’ont été modifiées qu’à la marge. Les incorporations dans l’alimentation animale ont été abaissées de 100 000 t à 1,4 Mt. Malgré un retour au calme des exportations d’orge vers les pays tiers, le Conseil spécialisé a maintenu un objectif de ces sorties au bon niveau de 1,3 Mt, pariant sur d’éventuelles difficultés de la zone Mer Noire. Les prévisions de ventes à l’Union européenne (UE) sont maintenues à 4,2 Mt.
Le paradoxe maïs
Les derniers rapports du département américain à l’Agriculture (USDA) et du Conseil International des Céréales ont encore révisées en baisse les prévisions de productions américaine et mondiale de maïs. De 917 Mt en juillet, les perspectives de récolte mondiale sont tombées à 833 Mt. Les Etats-Unis, premiers producteurs, verraient leur production passer d’une moyenne de 300 Mt, aux environs de 275 Mt. L’U.E n’est pas en reste, avec un recul de production de l’ordre de 10 Mt sur l’an dernier. Mais si les prix mondiaux sont très haussiers, cette hausse ne se répercute que partiellement sur les prix communautaires. On peut y voir la conséquence d’une pression, sans doute passagère, de l’offre ukrainienne à prix encore plus concurrentiel. Dans ce marché communautaire déficitaire, la France occupe une place particulière, car même si l’estimation de récolte a été rectifiée en baisse de 160 000t t par le Conseil spécialisé, à 15 Mt, elle laisserait un disponible exportable de 6,58 Mt vers une UE déficitaire. Or, pour le moment, les prix français ne sont pas concurrentiels pour vendre à l’UE. Faudra-t-il patienter pour entrer sur ce marché, que la concurrence ukrainienne s’estompe et que les prix remontent, ou bien s’aligner d’ores et déjà sur les prix à l’importation ? En ce qui concerne les utilisations intérieures, FranceAgriMer a augmenté sa prévision de septembre de 200 000 t, à 3,4 Mt. Compte tenu de ces ajustements, le stock final porterait sur 2 Mt, contre 2,35 évalué le mois dernier et 17 % de moins qu’à la fin de la dernière campagne.
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