Mardi 3 avril, le Congrès national de la Confédération nationale des producteurs des vins et eaux de vie à appellation d’origine contrôlée (Cnaoc) s’est tenu à Beaune en Côte d’Or. Les débats ont porté principalement sur la libéralisation des droits de plantation en 2016. Les vignerons sont contre cette dérégulation. Les négociants veulent, eux, une cogestion avec la production sans encadrement communautaire en renvoyant les décisions de gestion au niveau local. Le gouvernement français se verrait bien économiser en déléguant soit aux interprofessions….En plus, cette négociation est prise dans la réforme de la Pac. A ce stade l’issue est donc plus qu’incertaine et pourrait même réserver des pièges, selon la Cnaoc. Car, même si la Commission européenne «va dans le bon sens», sa Direction générale de l’Agriculture à Bruxelles «ne veut pas revenir sur le vote de 2008» mais «juste se contenter d’ajustements» estime Pascal Bobillier-Monnot, directeur de la Cnaoc. Pour preuve, la "seule" nomination d’un Groupe de réflexion à haut niveau sur cette question, est analysée par tous, comme une «diversion». Pourquoi ? «Cela ne plait pas à certains pays (européens ou non, ndlr) qui ont peur que cela fasse tâche d’huile (quota laitier, sucrier…)». Il faut dire aussi que depuis quelques années –avec les arrachages et distillations de crise à répétition en Europe– l’efficacité de la régulation par les droits de plantation est totalement remise en question à Bruxelles. Député européen, le Français Michel Dantin en convenait : «avec cette même règle, certains pays ont planté à outrance», faisant basculer l’équilibre offre/demande. Pour contourner l’opposition de la Commission européenne Ricardo Ricci Curbastro, président d’Efow évoquait la piste suivante : «ne plus parler de droits de plantation, ni de quotas – mots tabous pour la Commission libérale- mais plutôt parler d’instruments de gestion de la production et fixer une période d’utilisation, renouvelable et rediscutable, qui soit à la disposition de tous les pays». En attendant la pression ne doit pas se relâcher, y compris celle du syndicalisme à vocation générale. «Le syndicalisme à vocation générale doit rester mobilisé et uni». Telle était la grande conclusion de Pascal Bobillier-Monnot. |
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