L'Agriculteur de l'Aisne 18 janvier 2013 a 11h11 | Par Actuagri

Congrès d'Orama les 23 et 24 janvier - Produire plus et mieux

Orama souhaite que l'orientation choisie «de produire plus et mieux» soit clairement pris en compte par la réforme de la politique agricole commune et la loi d'avenir pour l'agriculture.

Abonnez-vous Reagir Imprimer
Philippe Pinta
Philippe Pinta - © l'agriculteur de l'aisne

A la veille de son congrès les 23 et 24 janvier à Evreux, Orama a procédé à un tour d'horizon des principaux thèmes qui y seront discutés. Le premier, déjà abordé depuis quelques années c'est l'affichage d'une orientation claire en faveur de la production de céréales et d'oléagineux. «Nous le disons plus que jamais, il faut produire plus et mieux en Europe et en France» plaide Philippe Pinta, le président d'Orama. Produire plus parce que la France et l'Europe ont vocation à répondre à une demande alimentaire croissante dans le monde. Et ce d'autant plus que le continent européen est en mesure, grâce à son climat océanique, à réaliser des récoltes stables et élevées. Contrairement à d'autres contrées comme la Russie, l'Ukraine, l'Australie, y compris les Etats-Unis où les caprices de la météo provoquent de forte variations de récoltes une année sur l'autre. Produire mieux aussi également, Orama s'inscrit également dans cette dynamique. Mais au propos du ministre sur la nécessité de produire autrement, Philippe Pinta préférerait une approche différente en insistant davantage sur «l'environnement autrement». C'est-à-dire une prise en compte beaucoup plus pragmatique et rationnelle des questions d'environnement, qu'il s'agisse par exemple des cahiers des charges imposés aux agriculteurs dans les bassins d'alimentation et de captage. En tout cas, Orama espère que cette démarche de «produire plus et mieux» pourra s'inscrire dans la réforme de la Pac et dans la loi d'avenir de l'agriculture voulue par Stéphane Le Foll. Sur la Pac notamment, les grandes cultures préféreraient que le calendrier prévu soit respecté et que son adoption puisse intervenir avant le 30 juin prochain. Philippe Pinta redoute que l'agriculture soit sacrifiée si la réforme était reportée.


Contre les distorsions de concurrence
Quoiqu'il en soit, les céréaliers se battent pour un niveau élevé de paiements directs dans le premier pilier. La principale crainte à ce stade est que la mise en oeuvre de la convergence des aides d'une part et l'introduction de nombreux paiements couplés ou ciblés diminuent les soutiens aux scopeurs. Ce qui accroîtrait les distorsions de concurrence entre producteurs français et allemands. «Il est indispensable que la Pac reste une politique vraiment commune, respectant le principe d'unicité du marché» insiste Philippe Pinta et que les options offertes par la nouvelle Pac soient «strictement encadrées». Quant au verdissement, Orama refuse une approche «technocratique». Les céréaliers s'opposent notamment au taux de 7 % de surfaces à intérêt écologique qui freinera nécessairement la production. Egalement dans le collimateur, l'obligation des trois cultures qui va poser de sérieuses difficultés aux agriculteurs spécialisés. En France, Orama considère que la loi d'avenir pour l'agriculture doit viser, comme l'ensemble des textes réglementaires d'ailleurs, à lever les blocages en matière de productivité. Non seulement dans les filières céréalières mais également dans l'élevage, notamment pour ce qui est des seuils légaux de déclenchement des demandes d'autorisations pour les constructions de bâtiments d'élevage porcin et avicole. D'ailleurs, les céréaliers maintiennent toujours leur proposition de création d'un Fonds de modernisation céréaliers-éleveurs pour lequel ils demandent le soutien du ministre de l'agriculture. Tout en le mettant en garde sur son projet agro-écologique, qui ne doit pas se traduire par plus de réglementations. Bien au contraire ; Philippe Pinta faisant valoir que les connaissances accumulées, l'expérience acquise par les instituts techniques, Arvalis et Cetiom, doivent être versées au débat sur le produire plus et mieux.

Réagissez à cet article

Attention, vous devez être connecté en tant que
membre du site pour saisir un commentaire.

Connectez-vous Créez un compte ou

Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Agriculteur de l'Aisne se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,

L'Agriculteur de l'Aisne
La couverture du journal L'Agriculteur de l'Aisne n°2338 | septembre 2023

Dernier numéro
N° 2338 | septembre 2023

Edition de la semaineAnciens numérosABONNEZ-VOUS