L'Agriculteur de l'Aisne 04 novembre 2010 a 10h53 | Par Reussir

Actions syndicales : les éleveurs ciblent Bigard pour faire remonter les prix

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La FNSEA, les Jeunes agriculteurs et la Fédération nationale Bovine (FNB) ont décidé de bloquer les sites industriels de l’entreprise Bigard pour une durée indéterminée afin de relancer les négociations.

 

Bloquer les sites industriels de l’entreprise Bigard, pour une durée indéterminée, telle est la décision du conseil extraordinaire de la Fédération nationale bovine (FNB) le 3 novembre. Les Jeunes agriculteurs et la FNSEA s’associent à cette action de portée nationale. Les lieux et dates de ces blocages sont, pour le moment, tenus secret afin de préserver un effet de surprise. Mais ces derniers devaient commencer avant la fin de la semaine. Avec des coûts de production en hausse du fait de la flambée des céréales et des prix à la production stables depuis 10 ans, les éleveurs sont en pleine crise avec des dépôts de bilan à la clef. Ils demandent donc une hausse de 0,60 euros du prix à la production pour pouvoir « survivre », terme utilisé dans de nombreux communiqués de presse par les syndicats. Or actuellement, selon un communiqué de la FNB, « les indicateurs de marché sont objectivement positifs », mais « des opérateurs continuent de faire pression à la baisse sur les prix payés aux producteurs ». C’est semble-t-il le cas de l’entreprise Bigard qui, avec le rachat de Socopa en 2009, abat à elle seule 50% des bovins en France et en transforme une grande partie. Elle a ainsi acquis un statut d’acheteur dominant avec 62 implantations industrielles et commerciales, 27 abattoirs de bœuf et 6 abattoirs de porc.

 

Enclencher une discussion

Pour Jean-Pierre Fleury, secrétaire générale de la FNB, le but de ces actions est « d’enclencher une discussion » avec cet opérateur qui « pratique la politique de la chaise vide » aussi bien au ministère de l’Agriculture qu’en interprofession. Il dénonce « la logique » de Jean-Paul Bigard, directeur de l’entreprise Bigard, « plus personnelle que collective » et le « verrouillage du marché » de la viande bovine par cet opérateur. Il décrit, en effet, « la bouffonnerie » des cotations décidées par Bigard, transmises par la suite en région et copiées par les autres opérateurs de la filière sans tenir compte de la loi de l’offre et de la demande. De plus, d’après Jean-Pierre Fleury, FranceAgriMer n’a pas de moyen de contrôle sur ces cotations puisque cet organisme n’« a aucun pouvoir pour vérifier les remontées de prix de la part des entreprises ». L’idée de ces actions est aussi de repositionner le rôle de l’interprofession et ce, en faisant intervenir l’Etat si nécessaire. La récente Loi de modernisation agricole lui confère effectivement un rôle central.

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